S'il est des régions qui peuvent se prévaloir d'une nature exceptionnelle où se côtoient montagnes, forêts et plages, c'est bien le nord du Royaume. Cette région reste dominée par le tourisme balnéaire alors qu'elle recèle un fort potentiel pour l'écotourisme, grâce notamment à ses parcs naturels, comme celui de Jbel Bouhachem. Situé au sud-est de Tétouan, Jbel Bouhachem que se partagent les trois provinces de Tétouan, Chefchaouen et Larache, s'étend sur une superficie de 8.000 ha et jouit d'une nature biologique et écologique qui le prédispose à devenir un lieu de prédilection pour les touristes en mal de montagne et de parcs naturels. Biodiversité Afin de promouvoir ce parc naturel, l'Association des enseignants des sciences de la vie et de la Terre (AESVT) vient de tenir une conférence de presse consacrée à «l'évaluation globale du projet de développement de l'accueil rural écotouristique» (DARE Bouhachem). Ce projet, en cours de réalisation sur le site d'intérêt biologique et écologique (SIBE) de Jbel Bouhachem, qui se caractérise par l'existence d'une biodiversité importante mais néanmoins menacée par le pâturage, les incendies, l'exploitation du bois et le défrichement, vise à impliquer les populations locales dans la conservation de cette biodiversité à travers le développement de l'écotourisme et autres activités génératrices de revenus. C'est ce qu'ont expliqué lors de cette conférence de presse les responsables de l'association, dont le coordonateur du projet Lahcen Taiqui, selon lequel les populations concernées appartiennent aux communes rurales suivantes : Béni Leit, Al-Ouad et Al-Hamra qui s'étendent sur le flanc nord du Jbel Bouhachem. Les principaux axes d'intervention du projet, a-t-il expliqué, sont la mise en place et l'aménagement de circuits pédestres et d'un centre de rayonnement écotouristique au village de Souk Larbâa des Beni Hassan, le développement et l'organisation de l'accueil chez l'habitant à douar Tayenza (commune rurale de Béni Leit), l'organisation et la formation de guides à la découverte de la nature dans le SIBE, au tourisme et à l'animation, la commercialisation des produits touristiques et enfin, le développement et la commercialisation des produits du terroir (confiture biologique, petits objets d'artisanat...). Le projet, soutenu financièrement par le Programme de microfinancement du Fonds de l'environnement mondial (PMF-FEM, Pnud) et l'Agence de développement social (ADS, Maroc), bénéficie de l'appui technique de plusieurs partenaires dont le Haut commissariat aux eaux et forêts (direction régionale du Rif occidental), la délégation du Tourisme de Tétouan, les communes rurales de Béni Leit, Al Hamra, et Al-Ouad, la région Tanger-Tétouan, et enfin l'université Abdelmalek Essaâdi de Tanger-Tétouan. À titre indicatif, Jbel Bouhachem compte 32 espèces de mammifères recensées dans les limites du site considéré et 2 dans ses environs immédiats, soit un total de 34 espèces connues pour l'ensemble de la région, dont 2 ont disparu aujourd'hui (panthère et hyène).