Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé, vendredi, de proroger d'un an le mandat de la MINURSO, réitérant son appel aux parties à «faire preuve de davantage de volonté politique et à poursuivre les négociations en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara». Les quinze membres du Conseil ont toutefois reconnu que «la consolidation du statu quo n'est pas acceptable à long terme», demandant ainsi à ce qu'une solution politique soit négociée dans l'urgence afin de mettre fin à l'impasse dans laquelle s'enlise le conflit depuis des décennies.Le renouvellement du mandat de la MINURSO a coïncidé avec la publication, vendredi, d'un article d'analyse sur la question du Sahara sur les colonnes de l'«International Review» du Massachusetts Institute of Technology (MIT), signé par l'ancien ambassadeur américain au Maroc, Edward M. Gabriel, et l'ancien conseiller politique à l'ambassade américaine à Rabat, Robert M. Holey. Dans cet article, les deux hommes offrent une analyse détaillée des origines de la politique actuelle sur le Sahara sous l'Administration Clinton, le soutien continu à travers les administrations Bush et Obama, et le soutien des majorités bipartites au sein de la Chambre des représentants et du Sénat américains. Gabriel et Holey appellent notamment à des actions précises, concrètes et immédiates afin d'exécuter la politique américaine qui soutient la solution de compromis basée sur une large autonomie sous souveraineté marocaine au Sahara. Les recommandations formulées par les deux diplomates s'adressent surtout au Département d'Etat américain : lever de l'interdiction sur les visites au Sahara par les hauts responsables américains, y compris les ambassadeurs au Maroc et en Algérie, annuler les restrictions sur les fonds d'assistance américains au développement dans le territoire disputé et aligner les décisions internes des bureaucrates du Département d'Etat américain à l'égard de la question du Sahara avec les réaffirmations récentes de la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Rodham Clinton. Jeudi, toujours dans cet élan diplomatique à l'international, des Congressmen américains ont exhorté le Secrétaire général des Nations unies, Ban ki-Moon, à consolider le processus de négociations sur la base de l'initiative d'autonomie. Ils se sont surtout dits «alarmés par les tentatives dilatoires de l'Algérie et du Polisario, visant à dévier le processus de négociations en cours, en instrumentalisant la carte des droits de l'homme». Pour eux, cette tactique sert en fait de prétexte à l'Algérie pour se dérober à ses responsabilités en tant que partie prenante majeure dans ce conflit. Droits de l'homme bafoués à Tindouf Les conséquences humanitaires et juridiques de la séquestration des Sahraouis dans les camps désolés du désert autour de Tindouf, en Algérie, ont été mises en évidence dans deux rapports récents. Le rapport «Ignorance des droits des réfugiés : l'Algérie et les Sahraouis», publié par le Comité des Etats-Unis pour les réfugiés et les immigrants (USCRI) en octobre 2009, est basé sur des entretiens et décrit les abus subis par les réfugiés sous le contrôle de l'Algérie et du Front Polisario. Une «Etude de cas sur les réfugiés sahraouis en Algérie», publiée en septembre 2009 par le Centre interuniversitaire d'études juridiques, passe en revue les responsabilités respectives de l'Algérie, du Front Polisario et de l'UNHCR à l'égard des réfugiés selon les prescriptions du droit international codifié dans les Conventions des Nations unies et protocoles desquels l'Algérie est signataire. Voir aussi le dernier rapport américain sur les droits de l'homme dans le monde, Country report on human rights practices, émis par le Bureau of democracy, human rights, and labor.