vAprès avoir reçu le nouveau statut des joueurs et le nouveau code disciplinaire, les clubs de la division d'élite de football ont jusqu'au 5 mai prochain pour rendre leurs copies. Des remarques, les dirigeants de ces clubs en ont à la pelle. A commencer par la contrainte du temps. «C'est énorme comme documents. Ça demande, au moins, 10 à 15 jours pour faire une bonne lecture», confie Mustapha Moundib, président du Difaâ Hassani d'El Jadida. Pressée par le temps, la Fédération s'est montrée expéditive. L'objectif est de faire passer ses nouveaux projets avant le début de la saison prochaine. Dans sa nouvelle mouture, le statut des footballeurs, inspiré de celui de la FIFA, est considéré comme un acquis pour ces derniers. A titre d'exemple, au cas où un joueur ne perçoit pas son salaire pendant une durée de trois mois, il est considéré comme libre de tout contrat. Un détail, car ce qui importe pour certains dirigeants, c'est la forme et non pas le fond. Autrement dit, quel type de contrat ? «On aurait bien aimé qu'ils nous envoient aussi un contrat-type pour éviter tout problème dans l'avenir», explique un président qui a préféré garder l'anonymat. Autre remarque et pas des moindres : dans tout contrat, un club doit mentionner la durée, avec une date bien précise (du... au...) et non pas l'année sportive. «Ce n'est pas la même saison pour tous les autres championnats», fait remarquer ce dernier. Carton rouge pour le médecin Selon les responsables de la Fédération, le nouveau statut entrera en vigueur dès le 20 juin prochain. Une date qui coïncide avec la période du mercato. Une manière de préserver les intérêts des joueurs afin de leur permettre de négocier leurs contrats sur de nouvelles bases. Si pour le statut des joueurs les dirigeants des clubs sont presque unanimes, pour le code disciplinaire ils se sentent plus visés. «Avec ce nouveau code, on va tous sauter», a lancé, avec beaucoup d'ironie, un président, faisant allusion à certains articles, notamment celui se rapportant au dopage. «Au cas où un joueur est contrôlé positif, le président risque une suspension. La même chose si le public réagit mal. Ce qui est anormal», conteste celui-ci. Et ce n'est pas tout. «Tout club qui s'oppose à toute convocation d'un joueur en équipe nationale, toutes catégories confondues, risque une suspension de quatre matchs et une suspension d'un an pour son président». Même le médecin n'est pas épargné par le nouveau code. «Si un médecin conteste, par exemple, la décision de l'arbitre, il risque une sanction. Que faire alors au cas où un joueur est victime d'un malaise sur le terrain ? La question qui se pose aujourd'hui est comment appliquer toutes ces sanctions», s'interroge le président d'un club, qui se demande comment certains dirigeants, qui font partie du bureau fédéral, ont approuvé ce projet, avant de l'envoyer aux clubs, y compris les leurs. Chez le Raja de Casablanca, référence en matière d'indiscipline pour les nombreux cas auxquels il a dû faire face, dont les derniers en date sont ceux de Mohcine Metouali, Zakaria Zerouali et Ismaïl Belmaâlem, une réunion devrait avoir lieu en début de semaine pour discuter de ces deux projets.