Promis par le régulateur, c'est désormais chose faite. Une nouvelle baisse des tarifs d'interconnexion vient d'être validée par l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), lors de la dernière réunion du Comité de gestion. À ce détail près qu'elle concerne juste Inwi et Méditel, dans le cadre de ce qu'on appelle l'asymétrie des tarifs d'interconnexion. Un statut qui bénéficiait à Inwi, depuis son lancement (vu que c'est un nouvel entrant sur le marché), qui payait moins aux autres opérateurs pour les communications inter-réseaux. Aujourd'hui, le régulateur rectifie le tir et accorde l'asymétrie à Méditel à partir du 1er juillet prochain. Contactée, l'ANRT a confirmé l'information mais a préféré ne pas donner plus de détails quant aux nouveaux tarifs. «Le Comité de gestion s'est effectivement réuni. Une décision concernant les tarifs d'interconnexion des différents réseaux a été prise», explique-t-on du côté du régulateur. Cette même source ajoute, d'ailleurs, que « la décision sera rendue publique incessamment et l'ANRT pourra à ce moment là donner plus de précisions sur le sujet». Au niveau de Méditel, on se frotterait déjà les mains. En effet, le deuxième opérateur a longtemps appelé le régulateur à lui octroyer une asymétrie des tarifs d'interconnexion, à l'instar de Wana Corporate. Il avançait comme argument principal le fait qu'il détenait pas moins de 37% de parts de marché et ne réalisait que 10% des revenus. Pour la filiale de FinanceCom et de la CDG, cette contradiction est expliquée principalement par les tarifs d'interconnexion qui profiteraient plus à l'opérateur historique. Economiquement, le modèle était biaisé. «Le trafic que reçoit Méditel est le double de ce qu'il envoie», explique cet observateur. Avec la nouvelle décision de l'ANRT, Méditel paierait désormais moins cher à Maroc Telecom et Wana Corporate les tarifs d'interconnexion. Dans cette nouvelle reconfiguration, il y aura «réorientation des revenus avec une meilleure réorganisation des flux», estime un observateur. Rappelons que la baisse des tarifs d'interconnexion figurait déjà dans la dernière note d'orientation du secteur à l'horizon 2013. Cette note annonçait que les tarifs de terminaisons, tant fixes que mobiles, connaîtront des «baisses significatives» qui permettraient de les situer à des niveaux comparables à ceux observés au niveau international. Leurs niveaux devraient tenir compte également des coûts supportés par chaque opérateur et des parts de marché de chacun d'eux sur le segment concerné. Techniquement... D'où l'asymétrie temporaire introduite entre les tarifs des terminaisons des trois opérateurs globaux et qui devrait être supprimée à partir de 2013. D'ailleurs, à en croire nos sources, à partir de cette date, tous les tarifs seront égaux entre les différents opérateurs. Ainsi, en 2013, le régulateur espère atteindre un taux de baisse de 60% à 70%. Autant dire le tiers des tarifs existant aujourd'hui. Néanmoins, dès fin 2011, une évaluation de l'impact de cette mesure sera menée et il sera procédé, le cas échéant, aux améliorations rendues nécessaires. «Ces baisses significatives des tarifs de terminaisons, combinées avec une dynamique concurrentielle, favoriseront des baisses conséquentes des tarifs de détail, dans le strict respect des règles d'une concurrence saine et loyale», lit-on dans la dernière note d'orientation. Prochaine étape donc : la publication des lignes directrices encadrant l'approbation de ces tarifs. Ces lignes préciseront le nouveau tableau des baisses et un «encadrement des discriminations tarifaires on-net1/off-net2 (respectivement les appels à l'intérieur d'un même réseau et les appels entre deux réseaux différents)». Pour l'ANRT, ce chantier devrait donner de la «lisibilité et instaurer une transparence des tarifs pour les consommateurs».