«Le fait que les députés prêtent une oreille attentive à nos attentes ne peut qu'être posistif», nous confie Mohamed Ezzouak, directeur de Yabiladi, quelques heures avant le début de la rencontre «Le journalisme en ligne et les nouveaux médias au Maroc» organisée hier, lundi 26 avril, au Parlement. À cette occasion, l'instance en charge du dialogue national « médias et société » a invité un panel d'éditeurs en ligne afin d'apporter leurs témoignages et recommandations quant au développement du secteur. Citons parmi eux, Othman Boumaalif, consultant nouveaux médias, Karl Stanzick,Mdirecteur de mtds.com, Samira Gourroum, directrice technologies et développement au sein de maroctelecommerce.com ou encore Tarik Essaadi, éditeur de emarrakech.info. Encore perçu comme la cinquième roue du carrosse, le secteur des nouveaux médias manque cruellement d'un cadre réglementaire adapté. Dressant un état des lieux du secteur, cette rencontre devait permettre de réaliser une véritable feuille de route précise, et qui surtout, correspondrait à la réalité du paysage médiatique national. Pour Ezzouak, «deux points essentiels sont à mettre en exergue lors de cette rencontre: l'accompagnement des médias traditionnels pour le passage au format électronique, et la reconnaissance des pure players». En d'autres termes, les médias exclusivement en ligne. La Toile, un passage obligé Le web est devenu aujourd'hui un passage obligé pour les médias traditionnels. Alors que les entreprises de presse françaises tentent de rééquilibrer le modèle économique de leur site, et ce dans des conditions pas toujours faciles, le Maroc doit dès à présent prendre les devants. «Il y a une mutation profonde qui s'opère au sein des médias. L'état français a fourni des aides pour soutenir ce passage, mais au Maroc, les entreprises de presse n'ont pas encore les reins assez solides et sont beaucoup moins préparés» explique Ezzouak. Cet appel à l'aide lancé au gouvernement ne se traduit pas uniquement par un soutien financier. En effet, s'il était question lors de cette rencontre, d'aborder la répartition des subventions de l'Etat aux organes de presse, et de penser une aide destinée aux «pure players», l'une des premières recommandations portait avant tout sur l'institutionnalisation des éditeurs en ligne. «Nous voulons une carte de presse», réclame le directeur de Yabiladi. Car en dehors des reporters de menara.ma, les e-journalistes n'ont jusqu'à aujourd'hui aucun statut légal en tant que tels. Par ailleurs, la formation fait aussi partie des points discutés hier, au Parlement. «Il est important que les journalistes diplômés soient aujourd'hui polyvalents et capables de s'adapter aux nouvelles exigences techniques» relève Ezzouak. Aussi, dans cette optique de développement du paysage médiatique électronique, l'Etat a également été appelé à mettre en place un programme de formation initiale et continue spécialisé dans les nouveaux médias. «L'Etat doit aider les médias traditionnels à envoyer leurs journalistes en formation en ligne», préconise Mohamed Ezzouak, qui s'est lui-même proposé pour contribuer à ces sessions d'encadrement.