C'est la mise à jour légale qui a été finalement derrière le retardement du lancement des paris en ligne par la MDJS. Un argument qui explique pourquoi le chantier «en ligne» a pris du retard. En effet, deux importants textes sont entrés en vigueur concernant respectivement les mesures anti-blanchiment et le respect des données à caractère personnel. Miser sur la toile «est suffisamment sensible pour nous pousser à prendre toutes les mesures de protection», explique Younes El Mechrafi, administrateur- délégué de la Marocaine des jeux et du sport (MDJS). L'entreprise s'est aussi attelée à dresser les garde-fous nécessaires pour prévenir l'addiction aux jeux d'adresse qui seront proposés. Tout porte à croire aujourd'hui que la MDJS va se contenter au départ, de lancer un seul jeu. Une mesure qui sera accompagnée par l'instauration d'un plafond pour les mises afin de freiner justement les ardeurs de certains joueurs. Augmentation du chiffre d'affaires L'infrastructure technique d'accueil des nouveaux abonnés, ainsi que l'amélioration de la version actuelle du nouveau site est aussi prévue, concomitamment à la mise en place des mentions légales du nouveau jeu. Aucune estimation ne peut être cependant donnée en cette phase de bouclage de ce projet, annoncé depuis 2009, tout comme la stratégie marketing que la compagnie compte adopter pour mieux vulgariser sa nouvelle offre. D'autres questions relatives à l'impact des paris en ligne sur le chiffre d'affaires de la MDJS. Durant les quatre derniers mois 2010, le CA a augmenté de plus de 25%. La hausse du chiffre d'affaires aura également un impact certain sur le taux de retour aux joueurs, c'est-à-dire la part redistribuée en gain. La hausse de la marge redistribuée est parmi les objectifs de la société détenant le monopole des jeux sportifs au Maroc. Il faut noter que la réussite de l'expérience française avec plus de 448 millions d'euros misés aux paris sportifs depuis l'ouverture des paris en ligne, selon les chiffres de l'autorité de régulation (ARJEL), laisse entendre que cette phase de dématérialisation de l'offre des paris sportifs chez nous, veut suivre les traces de la française des jeux. Interview avec Younes El Mechrafi, Administrateur- délégué de la Marocaine des jeux et du sport. Les Echos quotidien : Le début de l'année devait coïncider avec le lancement des paris en ligne. Nous sommes déjà à la mi-février, ce délai tient-il toujours ? Younes El Mechrafi : Il n'y a absolument aucun retard dans le montage du projet. Ce n'est plus qu'une question de semaines pour le lancement effectif des paris en ligne. Nous sommes actuellement en phase de mise en place des mentions légales, notamment celles relatives aux données personnelles. Il ne reste que quelques aspects encore à régler avec le cabinet d'avocats étrangers à qui nous avons confié cette mission. Les paris en ligne vont-ils nécessiter la mise en place d'une nouvelle plate-forme d'accueil pour le site internet de la MDJS ? Nous allons très bientôt procéder à l'amélioration de la première version du site pour la rendre opérationnelle dans les délais. Sur ce volet technique, les dernières retouches sont apportées. Avez-vous déjà procédé à une phase de tests ? Nous avons déjà commencé à mettre en place des «focus groupes», afin de tester les nouvelles méthodes des paris en ligne. Ces focus groupes sont composés de vrais passionnés des paris sportifs, qui vont nous indiquer le degré de satisfaction de ce projet.