«Monsieur le Président !». C'était, et de loin, l'expression la plus réitérée, ce matin du samedi 27 mars à Bouznika, lors de la rencontre des quelque 500 présidents des communes locales et des chambres professionnelles, enrôlés sous les couleurs du PAM. En effet et après 9 mois d'une forte présence dans la gestion de la chose locale, le PAM a décidé de rassembler ses ténors, tous des présidents de régions, de conseils provinciaux et communaux. Premier objectif de cette grand-messe pamiste, mettre en place, dès maintenant, une stratégie offensive en préparation des prochaines échéances électorales de 2012. L'absence du fondateur du parti, Fouad Ali El Himma n'étant pas passée inaperçue, c'est Mohamed Cheikh Biadillah, le secrétaire général du PAM qui prendra le rôle de la vedette. Son arrivée -à l'heure prévue, faut-il le préciser- sera marquée par un mouvement d'agglutinement, rarement vu atour d'un camarade de parti, et annoncera par la même occasion le coup d'envoi des travaux de cette manifestation. L'allocution de Biadillah sera essentiellement un brassage autour des grands chantiers du pays, avant qu'il ne cède la parole à Aziz Benazzouz, membre du bureau national et président du comité d'organisation de cette journée. Consensus et démocratie Maniant le verbe avec aisance, ce dernier sera plutôt direct dans son discours. Sa thèse est simple : «La politique commence par la gestion de la chose locale et non par les rencontres de salons. C'est pour cela que l'accompagnement de nos élus favorisera la bonne gouvernance de la chose publique et leur permettra de surmonter les difficultés rencontrées dans la gestion quotidienne des affaires des citoyens». Même son de cloche chez Hamid Narjiss, président du conseil de la région de Marrakech-Tensift et surtout président de la commission d'accompagnement des élus du PAM, qui comprend les secrétaires régionaux du parti et des membres du bureau national.Les points saillants de son intervention sont toutefois formulés d'un ton martial. Primo, le bureau national, avec un appui financier, procédera à la formation des élus du parti. Le but étant de les familiariser encore plus à la gestion de la chose locale. Secundo -et c'est un changement tactique du PAM-, les alliances se feront désormais par le haut. Autrement dit, les élus locaux du PAM ne devraient plus être en mesure de procéder à des alliances avec d'autres partis, sans l'encadrement, ou plutôt sans le consentement, du bureau national. Un revirement qui, dès à présent, en dit long sur les intentions de positionnement du PAM sur l'échiquier des prochaines élections de 2012, avec le mot d'ordre : «Fédérer le maximum de nouvelles adhésions et appliquer l'approche consensuelle».