Promise pour fin 2009, la Banque d'investissement maghrébine ne devrait finalement voir le jour que fin 2010. Un projet plusieurs fois programmé, depuis plus de deux ans, puis reporté pour diverses raisons. Cette banque devait assurer les besoins en financement de projets régionaux et intégrés. «La banque sera créée avant la fin de l'année 2010», promet Mohammed Sahraoui, vice-président de l'Utica (Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat), venu vendredi dernier présenter le programme de la 2e édition du Forum maghrébin des hommes d'affaires (10 et 11 mai prochains, à Tunis). En juin dernier, lors de la réunion des ministres des Finances maghrébins, Tunis a été proposée pour accueillir le siège de cette banque régionale, mais «rien n'a encore été décidé», indique l'ambassadeur tunisien au Maroc, Sadok Korbi, ajoutant que des engagements ont été pris pour accélérer les «dernières retouches». On saura par la suite que deux pays maghrébins ont bouclé leur contribution financière. «Les autres se sont engagés à le faire le plus tôt possible», souligne-t-il. Prévue par un accord signé depuis 1991, la Banque maghrébine d'investissement devrait régler la problématique du financement pour lancer des projets régionaux à grande échelle. Le financement occupera d'ailleurs une bonne partie des travaux du prochain Forum des hommes d'affaires maghrébins. Au-delà du politique Cette deuxième rencontre s'est fixé les mêmes objectifs que celle d'Alger, l'année dernière : dépasser les querelles politiques par la coopération économique. D'où le thème retenu : «L'Union du Maghreb Arabe, entre les mains du secteur privé». Selon le FMI, le développement des échanges commerciaux intermaghrébins permettrait à chaque pays de faire croître son PIB de 2 points. Valeur aujourd'hui, ces échanges ne représentent que 3% du flux commercial de la région. Pour pousser vers le changement, les organisateurs tablent sur la présence de 1.000 chefs d'entreprises, ainsi que des responsables et des ministres des 5 pays maghrébins. La délégation marocaine devrait comporter 200 membres, dont le ministre des Finances et le DG de l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI). Des rencontres BtoB et des ateliers sectoriels sont aussi prévus. Des représentants de l'UE et du Conseil de coopération du Golfe seront aussi là pour enrichir le débat autour de ces deux expériences de regroupement économique continental et régional. Rappelons que la première édition de ce forum a connu la participation de 500 chefs d'entreprises maghrébins. Il est organisé à tour de rôle entre les pays du Maghreb, par l'Union maghrébine des entreprises (UME), qui regroupe la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), l'Utica, le Conseil du patronat libyen (CPL), la Confédération algérienne du patronat (CAP) et la Confédération nationale du patronat mauritanien (CNPM).