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Programme Infitah : Un carton en vue... des obstacles aussi
Publié dans Les ECO le 20 - 04 - 2011

Ahmed Réda Chami a vraisemblablement fini par avoir son pari gagnant. La caravane nationale de promotion du programme Infitah, prévue pour le 27 avril et qui débutera à El Jadida, n'est pas encore en branle, que déjà, l'euphorie commence à s'installer dans les Chambres de commerce mobilisées pour distribuer les permis numériques aux Très petites entreprises (TPE). Dans plusieurs villes, les responsables expliquent que les TPE manifestent un grand intérêt pour l'offre Infitah. dans des villes comme Rabat, Fès, Agadir, Tétouan et El Jadida. En moyenne plus de 20 TPE se sont inscrites pour bénéficier du pack initial Infitah composé d'un PC portable, d'une conexion 3G et d'un site Internet. Un nombre qui dépasse les prévisions mensuelles fixés pour la plupart des villes. Selon Aziz Eddoubi, directeur de la Chambre de commerce d'El Jadida, «cet engouement s'explique en grande partie par l'utilité très facilement perceptible du programme, contrairement aux autres».
Dans sa ville, explique-t-il, «ceux qui manifestent le plus d'intérêt pour Infitah, sont les commerçants qui ont d'énormes stocks à gérer : les blanchisseurs, les restaurants et les petits hôtels non classés». Les uns ont des besoins pressants en termes de solution de gestion, et les autres, particulièrement les petits hotels, des besoins en matière de connectivité, car ils sont de plus en plus fréquentés par des routards venus de l'étranger. C'est surtout à Settat que la réussite du programme semble le plus vouloir se confirmer. Selon l'ANPME, 70 demandes d'inscriptions ont été comptabilisées, alors que l'offre prévue est de 20 permis par mois. Cet engouement, qui n'était pas tout à fait prévu, risquerait, s'il venait à se poursuivre, de placer l'Agence devant de nouveaux défis. Selon les dires des responsables des diverses Chambres de commerce, les TPE qui se sont rapidement manifestées pour être candidats au permis numérique, sont celles, dans leur majorité, qui ont déjà bénéficié du programme Rawaj. «Elles ont accouru parce qu'elles sont facilement éligibles, leurs dossiers étant déjà conformes», explique un membre d'une Chambre de commerce.
D'autres sources expliquent, quant à elles, que rien n'empêchera les autres TPE d'affluer. La justification du chiffre d'affaires qui ne devait pas dépasser les 3 millions de DH, l'un des critères d'éligibilité à Infitah et qui pouvait être un frein à leur adhésion, est désormais écartée. Les TPE qui redoutaient ce critère, qui les obligait à passer par l'administration des impôts, ne sont désormais plus tenues, concernant cette justification du chiffre d'affaires, qu'à se limiter à une déclaration sur l'honneur. C'est donc en réalité, la simplification des critères d'éligibilité combinée sans doute à l'utilité de l'offre qui justifient la motivation des TPE à saisir l'opportunité. Or, devant cet engouement, quelle est la solution prévue au cas où la demande dépasserait l'offre ? D'autant que pour cette année, le nombre de permis à octroyer est limité à 3000. À l'ANPME, si on reconnaît que cette possibilité est très envisageable, compte tenu de cet attrait, on explique par ailleurs, qu'il n'y a pas, pour l'instant, de solution envisagée, car il s'agit d'un budget étatique.
C'est à Tétouan, à en croire Abderhamane Yulal, responsable de la communication à la Chambre de commerce, que le problème commence déjà à se poser. «Après deux séminaires de sensibilisation et d'information pour les TPE, plus d'une vingtaine de demandes ont été enregistrées», explique-t-il, alors que l'ANPME n'autorise que 20 permis par mois. Yulal précise également que pour départager les candidats, à l'issue des formations qui leur seront offertes, la Chambre de commerce sera probablement obligée de procéder à un tirage au sort. Pour Amine Tanan, responsable du département Appui aux entreprises à la Chambre de Tétouan, la prudence doit être de mise. Selon lui, «entre les manifestations d'intérêts et le passage à l'acte pour obtenir le permis, il y a un pas à franchir et il ne serait pas surprenant de voir des TPE se rétracter après s'être inscrites au programme ou même de voir du relâchement du côté des animateurs qui les sensibilisent à envisager cette solution.
Démotivation
Il y aurait, en effet, au niveau des Chambres, d'après divers témoignages, deux difficultés qui risqueraient de freiner la promotion du programme. Selon nos sources, celles-ci viendraient, d'abord du fait que la plupart des Chambres n'ont pas suffisamment de ressources humaines et les animateurs qui sont déjà mobilisés (au moins deux personnes par Chambre) doivent jongler avec leurs tâches quotidiennes de salarié de la chambre et les sessions de formation à assurer aux TPE pour le compte de l'ANPME. «Or, comme ces animateurs ne sont pas payés pour les missions confiées par l'ANPME, ils se sentent de moins en moins motivés pour les accomplir», nous ont expliqué nos sources. L'une d'entre elles, mentionne aussi que «lors d'une rencontre de formation où se sont retrouvés tous les cadres des chambres choisis pour être animateurs, la question de la rémunération a été posée. Une réclamation a été envoyée à l'ANPME mais elle est jusque-là, restée sans suite».
Une affirmation démentie par l'ANPME, qui explique que dans la convention signée avec les Chambres de commerce, celles-ci sont rétribuées à hauteur de 2.000 dirhams par session de formation et ont, en plus, droit à 100 dirhams de bonus par permis octroyé. Aziz Eddoubi, nouveau directeur de la Chambre d'El Jadida, confirme l'existence de ces rétributions prévues mais explique que le problème réside dans le fait que ces montants reviennent aux chambres et ne peuvent être octroyés aux animateurs. Le cas contraire ne serait pas conforme à la loi régissant le fonctionnement de celles-ci. «Les Chambres de commerce n'ont pas le droit de verser à leurs employés d'autres rémunérations, en dehors du salaire, des primes de rendement et de déplacement, entrant dans le cadre de leur cahier de charge», nous explique-t-il.
Ils ont dit...
Infitah est un de nos meilleurs programmes, parce qu'il s'agit d'une initiative qui est à la fois économique et sociale. Elle cherche à toucher des cibles qui ne sont pas habituellement touchées par nos programmes, c'est-à-dire la plus petite entreprise et les professions individuelles. Le fait d'avoir eu recours aux chambres de commerce a été également pour nous une bonne option, car ces entités sont très proches des TPE, la plupart y sont enregistrées. L'utilisation des technologies par l'entreprise marocaine, indépendamment de sa taille est une priorité et c'est ce qui donne à Infitah tout son sens. L'autre aspect de la logique que nous poursuivons concernant cette priorité, sera la mobilisation des grands donneurs d'ordre (OCP, Marjane, etc.) qui bientôt, vont être sensibilisés à collaborer plus avec les PME et TPE nationales technologiquement dynamiques.
Ahmed Réda Chami : ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies.
Le taux de mortalité le plus élevé, et cela selon des données mondiales, concerne les très petites entreprises (TPE). Ceci parce que dans ces structures, l'ensemble des compétences sont généralement concentrées en une seule personne. Elle est à la fois le gestionnaire, le contrôleur, le commercial, le livreur... Bref, tout à la fois, mais n'a pas toujours la formation, ni les moyens financiers nécessaires. Si nous apportons notre appui à Infitah et à ces petites structures, ce n'est donc pas dans une logique de rentabilité immédiate, c'est parce que nous croyons fortement que ces TPE méritent d'être soutenues. Dans les années à venir, elle peuvent se transformer en grands groupes. Lorsque nous regardons dans les archives de notre banque, nous nous rendons d'ailleurs compte que dans les années 50 et 60 nous avons eu des clients qui étaient à l'époque TPE et qui aujourd'hui figurent parmi les leaders de l'économie nationale. Pour ces raisons, nous avons dédié une équipe qui va faire de la pédagogie financière aux TPE, car l'une des grandes failles de ces petites structures est que le dirigeant fait rarement le distinguo entre la trésorerie de l'entreprise et sa poche. Nous n'allons pas nous arrêter là, nous comptons également les aider à financer leur trésorerie et d'autres investissements à travers la formule Rasmali qui leur est exclusivement dédiée.
Mohamed Kettani : DG d'Attijariwafa bank.


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