Les très petites entreprises (TPE) pourront désormais se mettre à l'heure de la technologie et accroître leur productivité grâce au soutien de l'Etat. C'est en tout cas l'objectif recherché, avec le lancement mardi dernier par l'ANPME du programme Infitah. Ce programme, inspiré d'une expérience française réussie, dispose d'un budget de 15 millions dirhams par an et vise à doter 10.000 TPE tous métiers confondus (petits commerçants, artisans, garagistes, menuisiers...) d'un permis numérique. Celui-ci contient un pack TI initial, composé d'un ordinateur portable, d'un abonnement Internet 3G pour une année et d'une solution de gestion de la facturation, pour un coût global de 2.900 DH, dont jusqu'à 1.500 DH pourraient être pris en charge par l'Etat. Mais si ce cadeau semble très alléchant, il n'en reste pas moins que la question de l'adhésion à Infitah se pose avec acuité, dans la mesure où ce volet est le tallon d'Achille de tous les programmes d'appui mis en place jusque-là par l'ANPME, notamment Imtiaz et Moussanada, dont les objectifs peinent à être atteints. À ce propos, le ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Ahmed Réda Chami, tout comme Latifa Echihabi, DG de l'ANPME, assure avoir pris les mesures adéquates pour favoriser l'adhésion à Infitah. «Les chambres de commerce et d'industrie sont les meilleurs partenaires que nous avons pour ce projet, car la plupart des TPE y sont inscrites», souligne Chami. Latifa Echihabi ajoute quant à elle, «qu'au niveau des 28 chambres de commerce, des animateurs ont déjà été formés pour sensibiliser et mobiliser les TPE à souscrire au programme». D'autres partenaires, dont la contribution est essentielle à la réussite de programme, ont été sollicités et ont assuré l'ANPME de leur entière disponibilité à soutenir l'initiative. L'APEBI accompagne le projet Ainsi, l'Association des professionnels de technologies de l'information (APEBI), qui a déjà aidé à la définition de l'offre Infitah, s'est dite favorable pour contribuer à l'accompagnement technologique des TPE. Méditel et Maroc Telecom ont de leur côté annoncé avoir mis en place des équipes et une plateforme dédiées à la promotion et à la vente de l'offre Infitah. Dès le mois prochain, les TPE, une fois leur permis obtenu auprès des chambres de commerce peuvent acquérir leur pack Infitah dans tous les points des deux opérateurs. Dans ce processus d'accompagnement des TPE, le volet financier et managérial n'est également pas en reste. Sur ce volet, c'est Attijariwafa bank qui s'est engagé à soutenir l'action de l'ANPME. Le PDG de la banque, Mohamed Kettani, a assuré que son groupe à également dédié une équipe pour offrir une pédagogie financière aux TPE et éventuellement leur faciliter l'accès au crédit. «Cela nous paraît nécessaire, car doter la TPE de technologie ne suffit à en faire une vraie entreprise performante. il faut aussi aider le dirigeant de la TPE à améliorer la gestion de ses affaires, car celui-ci distingue rarement ses fonds propres de ceux de l'entreprise», a expliqué Mohamed Kettani. Mais pour tous ces partenaires, cela indique aussi que leur mobilisation pour soutenir la TPE est avant tout un acte de promotion de l'économie solidaire au Maroc. «En aidant la TPE, nous n'attendons pas de rentabilité immédiate pour les actions que nous allons engager, nous réalisons un investissement profitable à long terme», ont souligné tour à tour les représentants des deux opérateurs téléphoniques et le patron d'Attijarifa Bank. En tout cas, Meditel a déjà donné la preuve de son engagement «désintéressé», en offrant un hébergement de site web et un accompagnement de mise en ligne gratuits aux 500 premières TPE qui prendront leur permis numérique. S.S.M