Les chiffres révélés, vendredi dernier, lors d'une journée d'études organisée autour du code de la famille, rapprochent plus de la réalité du mariage et du divorce au Maroc. Première conclusion : six années après l'entrée en vigueur de la nouvelle Moudawana, les Marocains divorcent moins, sont autant polygames, et sont toujours mineurs lorsqu'ils prononcent le sacré «oui». Selon le ministre de la Justice, Mohamed Naciri, qui intervenait à cette occasion, plus de 96% des mineures, autorisées à se marier, ont en effet un âge proche (!) de l'âge légal du mariage, à savoir 18 ans. Un taux qui confirmerait que le mariage du mineur deviendrait au fur et à mesure une exception. Le nombre d'actes de mariage concernant des mineurs a atteint 33.253 en 2009, soit 10,58% de l'ensemble des unions conclues la même année, contre 9,98% en 2008.Pour la polygamie, le nombre des actes de mariage la concernant a connu une certaine stabilité avec 0,31% du total des actes conclus en 2009 (0,27% en 2008). 24.170 «non» en 2009 Quant aux cas de dissolution de l'acte de mariage, le divorce a connu une baisse notable avec 24.170 cas en 2009, contre 27.935 en 2008. D'ailleurs, les divorces par voie judiciaire ont enregistré une augmentation progressive, passant de 7.213 jugements en 2004 à 31.085 en 2009. Autrement dit, pour l'année 2009, 94,59% des cas de dissolution du pacte de mariage l'ont été par voie judiciaire. Selon le ministre de la Justice, cette augmentation serait imputable au recours par les deux conjoints à la procédure de discorde.Signe heureux, le nombre d'actes de mariage est en augmentation depuis la promulgation de la Moudawana : de 236.574 en 2004, ce nombre a atteint 314.400 actes de mariage en 2009.