Le Forum de la dignité pour les droits de l'homme (FDDH), proche du PJD, a annoncé mardi à Rabat le lancement d'une initiative de réconciliation dans le dossier des détenus de la Salafia jihadia. Par la même occasion, le Forum a envoyé au Premier ministre Abbas El Fassi un mémorandum sur «l'approche de réconciliation pour clore le dossier de la Salafia jihadia». Lors d'un point de presse, Mustapha Ramid, président du FDDH et membre du Conseil consultatif des droits de l'homme (CCDH), a présenté à la presse un document sur «les révisions» rédigées par Mohamed Abdelwahab Rafiki, alias Abou Hafs. «Nous pensons que l'approche sécuritaire, adoptée par l'Etat jusqu'à présent, a démontré son échec dans la résolution de ce dossier», étaye Mustapha Ramid. Dans son mémorandum adressé au Premier ministre, le Forum de la dignité appelle les pouvoirs public à s'ouvrir sur l'initiative de révision formulée par plusieurs détenus salafistes dont Rafiki, Hassan Kettani, Mohamed Fizazi et Omar Hadddouchi qui adhèrent aussi à l'initiative d'Abou Hafs. «Les conditions d'isolement et d'internement dans des lieux de détention éloignés n'ont pas favorisé l'élaboration d'un document signé conjointement par les quatre cheikhs. Mais, je peux vous assurer que les trois noms cités approuvent les révisions», explique une source proche du courant salafiste. Vers une IER des salafistes ? L'initiative du Forum de la dignité intervient au moment où plusieurs pays arabes ont entamé un programme de dialogue avec les courants radicaux et jihadistes, notamment en Arabie Saoudite, en Mauritanie et en Libye, où les membres du Groupe combattant libyen ont bénéficié d'une mesure de grâce après avoir rejeté l'option jihadiste. En 2008, le Forum de la dignité avait joué le rôle de médiateur à l'initiative du CCDH : plus de 160 salafistes dans les prisons avaient formulé à l'époque des demandes de grâce parafées par des révisions de leur doctrine salafiste. Les documents avaient été transmis à l'époque au CCDH, mais cette initiative n'avait pas abouti à un résultat positif : «Le CCDH avait transmis le dossier aux autorités compétentes, mais n'a reçu aucune réponse en retour», affirme un des médiateurs. C'est pour cette raison que le Forum a choisi d'envoyer un mémorandum au Premier ministre, incitant l'Etat à opter pour une approche de réconciliation dans ce dossier, comme il l'avait fait avec le dossier des années de plomb.