La Cour suprême a été saisie du cas d'Ahmed Rafiki, dit Abou Houdaifa, le père de Abdelwahab Rafiki, alias Abou Hafs, et a décidé de réouvrir son dossier. Condamné à 5 ans de prison ferme dans le cadre des attentats de Casablanca, Ahmed Rafiki sera rejugé prochainement dans le cadre d'un nouveau procès. Nouveau rebondissement dans les affaires des islamistes jugés dans le cadre des attentats du 16 mai à Casablanca. Pour la première fois, la Cour suprême de Rabat se prononce en faveur de la révision équitable du procès de l'un des islamistes, et pas n'importe lequel, et décide de réouvrir le dossier, qui lui valu 10 ans de prison ferme, avant qu'elle ne soit réduite à 5 ans, pour «non-dénonciation» d'activités liées à des projets terroristes. Dans leur arrêt, rendu mercredi 27 décembre 2006, les magistrats de la Cour suprême en charge de l'affaire ont estimé «disproportionnée et démesurée» la condamnation d'Ahmed Rafiki, alias Abou Houdaifa, le père de Abdelwahab Rafiki, alias Abou Hafs, qui a écopé de 30 ans de prison ferme, par rapport à la faiblesse des charges retenues contre lui et le manque flagrant des preuves dans le dossier. «La cour de cassation a accepté le recours d'Ahmed Rafiki en demandant qu'un nouveau procès soit organisé prochainement en sa faveur», a indiqué son avocat, Me Mohamed Ziane. Le théologien Ahmed Rafiki, considéré comme l'un des membres du mouvement islamiste de la Salafia Jihadia, qui a préparé et exécuté les attentats du 16 mai, a également été condamné pour ne pas avoir alerté les autorités en 2003, sur les cas des Marocains qui ont combattu en Afghanistan contre les forces américaines. Aujourd'hui, Ahmed Rafiki reste le seul détenu islamiste qui bénéficie d'une révision de son procès qui peut éventuellement aboutir à son innocence dans les charges retenues précédemment contre lui. 3 ans après les attentats du 16 mai 2003, on est tenté de dire que l'on a fini définitivement avec le terrorisme islamiste. Le nettoyage sécuritaire qui s'est suivi, malgré les erreurs commises, appuyé par une législation anti-terroriste d'exception, a fait l'effet d'une pacification conséquente du paysage islamiste marocain.