La consommation de ciment sur le marché marocain devrait connaître à fin février 2010 une baisse autour de 2,6% selon les statistiques non encore publiées par l'Association professionnelle des cimentiers (APC). Une décrue qui s'inscrit dans la lignée de celle qui a été enregistrée à fin janvier (-3,4%) et qui établit la baisse enregistrée depuis le début de l'année autour de 6%. L'industrie cimentière connaît donc un démarrage poussif en ce début 2010. Ce que les professionnels justifient par les intempéries qui ont caractérisé les deux premiers mois de l'année et qui ont entravé les livraisons. Néanmoins, le reste de l'année s'annonce sous de bien meilleurs auspices. Car la croissance sera bien au rendez-vous selon l'avis général. «En 2009, les grands chantiers d'infrastructures comme les investissements touristiques ont nettement marqué le pas. Les programmes de logements sociaux, qui avaient fortement tiré la consommation de ciment dans les années précédentes, ont été quasi inexistants», justifie-t-on à l'APC. Il en sera donc tout autrement pour 2010. D'abord grâce aux promesses de la loi de finances. Le salut devrait venir spécifiquement du logement social. Sans compter le coup de pouce de l'investissement public. Pour rappel, une enveloppe de 160 milliards de dirhams a été allouée par l'Etat en 2010 contre 135 milliards de dirhams en 2009 et bien plus que le niveau de 43 milliards de dirhams alloué en 2002. En conséquence, sur toute l'année 2010, selon les analystes d'Attijari Intermédiation, la consommation nationale de ciment devrait connaître une croissance de 6%, passant à 15,3 millions de tonnes contre 14,5 millions de tonnes un an auparavant. Attendu que la consommation nationale évolue à un taux moyen de 7,2% par an d'ici 2012. Il est à noter par ailleurs que les observateurs anticipent à cet horizon une saturation du marché national du ciment qui devrait même accuser un excédent de production d'environ 4,3 millions de tonnes selon les prévisions de l'APC. D'une part, cette situation résulterait des efforts déployés par les majors nationales, Ciments du Maroc, Holcim Maroc et Lafarge Ciments Maroc, pour étendre leur capacité de production. Toutes ont justement confirmé, à l'occasion de l'annonce de leurs résultats annuels pour l'exercice 2009, de nouvelles ouvertures d'usines pour les mois à venir. Et d'autre part, c'est l'arrivée de nouveaux opérateurs qui devrait précipiter la saturation. Pour récapituler, Ciments de l'Atlas, dont le principal actionnaire, Anas Sefrioui, président directeur général du groupe de promotion immobilière Addoha, a annoncé la création de deux unités de production à Ben Ahmed et Béni Mellal. Ynna Asment, filiale de Ynna Holding du groupe Chaâbi, à la tête du groupe de promotion immobilière Chaâbi Lil Iskane, devrait installer son usine dans la région de Settat. Asment Témara, filiale du groupe portugais Cimpor, enfin, aurait choisi la ville de Meknès pour construire sa nouvelle cimenterie.