Toyota n'est plus la seule bête noire de l'industrie automobile. Forcée de se conformer aux résultats d'une enquête des autorités américaines après maints accidents, General Motors vient d'annoncer, mardi, le rappel en Amérique du Nord de 1,3 million de véhicules. Dérapages après-vente Si la Toyota avait la pédale d'accélération défectueuse, les voitures GM souffraient, elles, d'un problème de direction assistée. Ce rappel porte sur des modèles Chevrolet Cobalt (2005-2010) et des Pontiac G5 (2007-2010), ainsi que des modèles similaires vendus au Canada et au Mexique. L'agence de sécurité routière américaine (NHTSA) avait ouvert une enquête en janvier dernier sur 905.000 Chevrolet Cobalt, après avoir reçu plus de 1.100 plaintes à propos de problèmes de direction assistée. Quatorze accidents et un blessé ont été dénombrés. «Cela a tendance à se produire sur de vieux modèles qui ne sont plus sous garantie», s'est défendu Jamie Hresko, vice-président de GM. Et d'ajouter : «Rappeler ces véhicules est la bonne chose à faire pour la tranquillité d'esprit de nos clients». L'UE dans le rétroviseur Dans la même journée du mardi, GM a annoncé le triplement de son investissement dans sa filiale européenne Opel, ainsi qu'une réduction du montant des aides publiques qu'il réclamait auparavant. Ce qui a été vu par les experts comme une tentative pour l'obtention du soutien des gouvernements européens et des syndicats. La décision du constructeur automobile américain d'injecter 1,9 milliard d'euros sous forme de fonds propres et de prêts, plutôt que les 600 millions d'euros initialement prévus, signifie qu'Opel semble avoir suffisamment de liquidités pour poursuivre son activité cette année. Auparavant, le groupe avait dit que ses fonds propres lui permettaient de tenir jusqu'au deuxième trimestre.Début février, Opel avait demandé 2,7 milliards d'euros aux pays européens dans lesquels le constructeur est implanté pour financer sa restructuration. Or mardi, GM a réduit ses exigences en la matière, puisque la maison mère d'Opel demanderait moins de deux milliards d'euros. Ceci tout en augmentant le budget total destiné à la restructuration de sa filiale européenne, répondant ainsi à la demande des Etats européens. Une rallonge de 415 millions d'euros a été demandée par les différents gouvernements européens pour compenser les effets potentiels d'une évolution défavorable du marché. Cela porte à près de 3,7 milliards d'euros le coût de la restructuration d'Opel. Plan social en vue Pour sa filiale européenne, GM envisage de supprimer 8.300 emplois en Europe, de fermer l'usine d'Anvers (Belgique), et de réduire de 20% les capacités de production pour un retour aux bénéfices en 2012. Pour s'attirer les bonnes grâces des syndicats, «il est d'une importance vitale pour GM de démontrer son engagement pour ses activités européennes», a affirmé le PDG de GM, Ed Whitacre. Lundi, le dirigeant syndical d'Opel, Klaus Franz, a exigé que GM investisse au moins 1 milliard d'euros dans la restructuration d'Opel afin d'accroître ses chances d'obtenir des aides publiques. Ce ton menaçant exprime le désaccord des syndicats sur la restructuration d'Opel, notamment sur les projets de fermeture de l'usine d'Anvers. Ils avaient auparavant gelé les discussions sur la contribution des salariés à un plan d'économies de 265 millions d'euros par an.