Le ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies s'apprête à sortir de ses cartons une grande nouveauté. Ahmed Réda Chami devrait, en effet, dévoiler à l'occasion de la deuxième édition des Assises de l'industrie, prévue pour mai prochain, un nouvel Observatoire de l'industrie. Mardi, le ministre réunissait des représentants de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et des Centres régionaux d'investissement (CRI) pour leur livrer un avant-goût du nouvel outil. Celui-ci consiste, concrètement, en une plate-forme qui devrait rassembler un ensemble d'informations sur le secteur industriel national. Les équipes de Chami semblent bien avoir avancé sur le projet. À ce stade, il n'y a à vrai dire même plus lieu de parler de projet, car «la plate-forme qui permettra d'alimenter l'observatoire en informations est déjà prête et est pleinement opérationnelle», fait savoir une source ayant pris part à la présentation du nouvel outil mis en place par le département de l'Industrie. Les participants à la réunion privée de Chami ont même eu droit à une démonstration du mode d'utilisation de la plateforme de l'observatoire ainsi qu'à une synthèse des données qui y ont déjà été intégrées. En outre, Chami a bien veillé à passer l'idée que l'Observatoire de l'industrie ne consistera pas en un simple émetteur de statistiques, mais qu'au-delà il assurera une veille efficace de l'industrie nationale à même de satisfaire très précisément aux besoins de sa principale cible, les opérateurs avec les investisseurs en première ligne. Il s'agirait concrètement de fournir à ces derniers de l'information fine à même de les assister dans leur prise de décision pour, à titre d'exemple, trancher l'opportunité d'un investissement, opérer des benchmarking... Vu sous cet angle, l'on comprend mieux la composition du trio convoqué par Chami pour découvrir en avant-première la plate-forme de l'observatoire. CGEM, CNSS et CRI sont, en effet, aux premiers rangs pour alimenter la base de données de cet organe afin de répertorier par exemple les opérateurs en exercice, les implantations d'unités industrielles opérationnelles ou à venir, les effectifs recrutés au sein d'une filière donnée... L'on peut néanmoins envisager, sans trop s'avancer, que d'autres organes devraient être appelés à prendre part à l'initiative aux fins de disposer de l'outil le plus fourni qui soit. Là où ça pourrait coincer Mais l'exhaustivité n'est pas tout. Aussi, l'autre enjeu est bien de garantir l'actualisation des données devant alimenter l'Observatoire. Et à ce titre, les premiers organes à avoir pris connaissance de l'outil soulèvent déjà quelques écueils de nature à handicaper le processus de l'actualisation. Celui-ci pourrait en effet traîner en longueur. «Si on est capable d'avancer que 40.000 recrutements ont été effectués dans l'offshoring durant l'année 2010, affiner davantage cette donnée prendra encore beaucoup de temps», illustre-t-on à la CNSS. Une autre question cruciale devant être soulevée touche à l'organe qui aura la charge de gérer l'observatoire. Pour l'heure, cette tâche incombe aux équipes du ministère de l'Industrie et les opérateurs recommandent qu'une structure indépendante s'en charge à terme. En somme, quelques ajustements s'imposeront, ce qui n'enlève rien au fait que le département de tutelle dote l'industrie nationale d'un outil qui lui a fait défaut jusqu'à présent. R.H Fièvre d'observatoires Mis à part l'Observatoire de l'industrie, le ministère de l'Industrie et des nouvelles technologies planche également sur un Observatoire des technologies de l'information et de la communication. Celui-ci est destiné à jouer le rôle d'outil fédérateur pour la mesure et la publication régulières des informations relatives à l'évolution du Maroc dans les TIC. Un tel dispositif aurait comme résultat, à court terme, le réajustement à la hausse de la position du Maroc dans les classements TIC des instances internationales, et par conséquent l'accroissement des investissements étrangers, est-il anticipé. Néanmoins, la mise en place de cet Observatoire prévue initialement pour fin 2010 tarde encore à se concrétiser. Le ministre de l'Habitat, Taoufiq Hejira, s'aligne également et s'apprête à son tour à mettre en place un observatoire de l'immobilier. S'agissant d'investissement immobilier, il est toujours bon de bénéficier de visibilité pour se positionner sur les segments présentant du potentiel et s'assurer de répondre à un besoin réel. C'est dans ce sillage que le futur Observatoire de l'immobilier devrait fournir de la visibilité pour les principales villes du royaume. C'est du moins ce qu'assure le ministre de l'Habitat qui ne veut pas que ces futures entités soient assimilées à une simple source de statistiques. Il reste à savoir combien de temps nécessitera la pleine entrée en fonction de ces observatoires. Ces futures entités devraient du reste s'ajouter à d'autres structures qui sont déjà en exercice telles que l'Observatoire du tourisme qui a été mis en place en 2005 et qui vise à apporter une visibilité au secteur touristique et une expertise en matière de diffusion d'information spécifique au tourisme.