L'olivier occupe une place prépondérante dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz. Preuve en est, cet arbre millénaire, emblème de la paix, occupe une superficie de 136.000 ha, soit 18% de la superficie oléicole nationale. Les plantations sont constituées de 98% de variétés marocaines (Picholine marocaine, Ménara et Haouzia). Le secteur à lui seul joue un rôle socio-économique très important, puisqu'il contribue considérablement à la création d'emplois (10 millions de journées de travail par an). Les fruits de l'olivier servent à l'approvisionnement d'une infrastructure importante de transformation des olives de table et d'extraction d'huile. Les chiffres sont éloquents, puisque la production moyenne annuelle de la région est estimée à 200.000 tonnes/an, représentant de ce fait 28% de la production nationale. La production travaillée permet d'extraire 70.000 tonnes/an d'olives de table (63% de la production nationale) et 40.000 tonnes/an d'huile d'olive (44%). Les exportations d'olives de table depuis la région sont également très importantes puisqu'elles atteignent 45.000 tonnes/an d'olives de table. «Il faut dire que les conditions pédoclimatiques de la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz sont particulièrement adaptées à l'espèce», déclare Fatiha Aissam, chef de service de la promotion de la direction régionale de l'agriculture (DRA) de Marrakech-Tensift-Al Haouz. Cela permet de produire des olives d'une qualité appréciée. Cette activité a favorisé la mise en place d'une infrastructure de transformation développée. Actuellement, 26 conserveries modernes et 2.900 unités d'extraction d'huile d'olive sont opérationnelles dans cette partie du Maroc. Filière prioritaire dans le Maroc Vert Le développement et la promotion du secteur oléicole constituent des objectifs prioritaires dans le Plan agricole régional. C'est pourquoi la direction régionale de l'Agriculture a programmé 76 projets (à l'horizon 2020) concernant l'extension, l'intensification et la valorisation des produits de l'olivier, pour un investissement de 6,1 milliards de DH, déclare Fatiha Aissam. Les projets prévoient l'extension de son patrimoine oléicole, tout en favorisant l'amélioration des rendements, qui sont de l'ordre de 1,7 t/ha actuellement pour atteindre 5 t/ha. Les projections prévoient le renforcement de l'organisation professionnelle et interprofessionnelle, l'intensification de la conduite culturale et la modernisation des outils de transformation de l'olive. D'autres mesures sont prévues pour la réduction des unités traditionnelles, pour passer de 2.880 à 1.000 unités. Parallèlement, des incitations sont préconisées pour favoriser la création de 20 unités modernes. M.R