Une délégation du Comité américain de protection des journalistes (CPJ) s'est déplacée en fin de semaine pour dévoiler les grandes conclusions du rapport portant sur l'évolution de la presse au titre de l'année 2009. Un rapport qui prend aussi note de tous les temps forts, positifs ou négatifs, qu'ont connus les médias de la région MENA. Arrestations, condamnations... le Maroc n'est pas une exception. Mais il n'est pas non plus le pire en matière de liberté de la presse. En attestent les propos des deux représentants du CPJ en visite au royaume, qui ont organisé une rencontre avec des professionnels vendredi 19 février à Casablanca: «Vous avez encore un espace d'expression publique. Dans d'autres pays de la région MENA comme la Tunisie, les journalistes n'ont plus le droit de publier leurs écrits. Certains sont carrément assignés à domicile», a déclaré About Kamel Labidi, journaliste tunisien indépendant et représentant du CPJ au Moyen-Orient. Le Maroc n'est certes pas la Tunisie, mais certains professionnels n'ont pas manqué de témoigner leurs craintes de le voir s'en approcher. La communication pour l'intervention Lors de cette discrète rencontre, les membres du comité de protection des journalistes ont prêté des oreilles attentives aux doléances et revendications des présents. Parmi eux, Ali Anouzla et Taoufik Bouachrine, tous deux directeurs de publication de quotidiens arabophones : Al Jarida Al Oula et Akhbar Al Yaoum Al Maghribia, ainsi que d'autres représentants de publications nationales. L'Association marocaine des droits de l'homme était également présente, prenant ainsi part à ce débat sur la question de la liberté de la presse au Maroc et témoignant des efforts, parfois vains, de l'association dans certaines affaires. Labidi a tenu à rester positif malgré les nombreux ressentiments des participants, attestant que leur rencontre avec le ministre de la Communication, Khalid Naciri, laissait penser que la situation était sur de bonnes voies. L'ancien directeur d'Amnesty International en Tunisie a également insisté sur l'importance d'une communication interprofessionnelle dans la région. Et de déclarer qu'«un journaliste ne peut affronter les autorités publiques seul. Nous sommes une communauté professionnelle internationale et devons maintenir un contact régulier et efficace. Le Comité de protection ne peut pas intervenir s'il n'a pas toutes les informations à temps». Une recommandation qui ne tombera pas dans l'oreille d'un sourd.