Internet. Les professionnels des médias s'interrogent sur l'avenir du web au Maroc Le web tuera-t-il l'édition papier ? Une question qui fait échos dans plusieurs pays du monde. Bien évidemment, le Maroc n'y échappe pas. Preuve en est, la rencontre-débat organisée jeudi 18 février à l'école HEM autour de l'avenir du journalisme en ligne et les nouveaux médias au Maroc. Taoufik Bouachrine, directeur de publication du quotidien arabophone «Akhbar Al Yaoum Al Maghribia», Jamal Eddine Naji, responsable de la Chaire UNESCO en communication publique et communautaire et Nadia Lamlili, rédactrice en chef du magazine francophone «Economie & Entreprise» ont été sollicités pour apporter leur regard sur la question. Ils ont partagé avec l'assistance leur opinion et points de vue. De l'avis de Bouhachrine, «les nouveaux médias ne vont pas tuer la presse écrite». Au contraire, le web et la presse peuvent se servir mutuellement. L'expérience du quotidien Akhbar Al Yaoum Al Maghribia en est témoin. «Grâce au web, nous avons continué à exister malgré notre interdiction dans les kiosques», relève Bouachrine. Et d'expliquer : «le portail du journal lancé le jour même de la fermeture de nos bureaux nous a permis d'expliquer à nos lecteurs la situation, et de continuer à faire notre travail de journalistes». Son intervention révèle surtout le vide juridique en matière de nouveaux médias au Maroc. Un vide qui ne joue pas toujours en la faveur des médias. De son côté, Nadia Lamlili n'a pas manqué de rappeler les deux affaires de bloggeurs marocains sanctionnés, selon le code de la presse. Code qui, n'inclue pas les nouveaux médias, et soit dit en passant, attend toujours d'être débattu. Du «pyjama» aux bancs de classe Journaliste citoyen ou «journaliste pyjama» comme s'amuse à dire Rachid Jankari, fondateur du portail «Maroc-it», les nouveaux médias sont incontestablement présents au Maroc. Et malgré les nombreux «cadavres qui circulent sur la toiles», le champ du web est en pleine expansion (10 millions d'internautes en 2009). Et au-delà de la question juridique, celle de la formation est aussi a étudier. Si le Maroc veut prétendre à un renforcement de sa présence dans le champ médiatique international, les technologies de l'information sont essentielles.Objectif : sortir de la configuration du «journaliste pyjama». Pour ce faire, la formation est nécessaire selon Jamal Eddine Naji. Une formation qui se veut polyvalente. «On ne peut pas continuer à former les journalistes en fonction du média (TV, radio, presse)», insiste-t-il à dire en sa qualité d'enseignant. Une intervention qui démontre d'autre part, que la formation aux nouveaux médias ne peut reposée sur des reflexes universitaires classiques : «Le professeur doit être au fait des technologies et adopter ses techniques d'enseignement». Formation oui, didactisme non, donc.