Quelle leçon tirez-vous de la mésaventure judiciaire d'“Akhbar Al Yaoum" ? Taoufik Bouachrine : Aujourd'hui, les choses se présentent sur deux niveaux. Le premier, c'est le dépôt d'un autre dossier de presse pour pourvoir éditer un nouveau titre. Sa sortie est prévue ce lundi 7 décembre avec un nouveau nom : “Akhbar al yaoum al maghribiya". D'autre part, nous attendons toujours le jugement en appel qui est prévu le 15 décembre prochain. Quelle est la différence entre «Akhbar Al Yaoum» et «Akhbar Al Yaoum Al Maghribia»? Il n'y a pas de différence entre les deux supports. C'est la même ligne éditoriale et la même équipe. On n'a rien changé, à part le titre. Mais le journal continuera à traiter les mêmes sujets de la même manière. Nous avons changé de titre parce que c'était la seule solution pour continuer à éditer le journal. Comment se présente le (re) lancement du quotidien? Nous lançons aujourd'hui un nouveau numéro du journal, et espérons sincèrement sortir du malaise que nous avons vécu. Car nous sommes loin de toute diffamation intentionnelle. Nous ne cherchons à atteindre personne. D'ailleurs nous avons même présenté nos excuses au prince, par rapport à la caricature. Mais cette histoire n'est pas le vrai problème. Aujourd'hui, le problème qui se présente, c'est la crise entre le pouvoir et la presse. Il y a actuellement sept dossiers en cours de jugement. Il faudrait que les autorités trouvent une solution avec le syndicat de la presse et les professionnels. Il ne peut y avoir de démocratie sans presse. Des incidents, il y en aura toujours et on ne peut pas interdire la presse à cause d'un incident. Il y a de nombreux morts chaque jour sur les routes, ce n'est pas pour autant que l'on interdit aux gens de conduire. On ne peut pas continuer à interdire la presse. De plus, les affaires mettent trop de temps à être jugées et elles le sont de manière aléatoire. On ne règle pas ce genre d'affaire par un coup de téléphone, mais avec la justice. C'est ce que nous demandons, une justice qui soit indépendante. Insinuez-vous que ce genre d'affaire doit être jugé par des tribunaux spécialisés ? Je suis convaincu que ce genre d'affaires doit se résoudre par un comité de la presse. J'espère que ce débat contribuera à la mise en place d'une organisation qui compte des avocats et des juges, mais également des professionnels du secteur. Il faut mettre en place un comité pour l'organisation du métier. De la même manière que cela est fait à l'étranger.