La décélération des crédits observée depuis quelques mois se poursuit. Les crédits d'équipement et à la consommation évoluent au même rythme sur un mois. Les créances en souffrance régressent Moins de crédits et plus de dépôts à vue. Bank Al-Maghrib vient de publier ses traditionnelles statistiques monétaires arrêtées à fin décembre. S'il y a une tendance qui se dégage, c'est bien celle de la poursuite de la décélération du rythme de croissance de l'encours des créances sur l'économie et le regain du rythme haussier en ce qui concerne l'évolution des dépôts à vue. Ceux-ci ont progressé d'un mois à l'autre de 2,7%, pour s'établir à 351,9 millions de DH. S'agit-il d'une ruée des ménages vers l'épargne ? Pas du tout. Selon Bank Al-Maghrib, «cette évolution est, en fait, en relation avec la constitution par les entreprises de disponibilités pour le règlement des acomptes provisionnels au titre de l'impôt sur les sociétés», une situation qui se répète à chaque fin d'année. Pour ce qui est des crédits, les créances consenties à l'économie se sont établies à 696,3 millions de DH fin décembre, en progression de 7,4% comparativement à la même période en 2009. En comparaison avec l'année précédente, la progression était de 11,6%. Une décélération qui s'explique par le repli des crédits bancaires dont la progression s'établissait à 9,7% entre 2008 et 2009 et qui n'affiche que 7,6% au titre de l'année 2010, portant l'encours à 621 millions de DH contre 577 millions un an auparavant. Hausse des facilités de trésorerie Par catégorie, ce sont les crédits à l'équipement et les crédits à la consommation qui réalisent la meilleure performance du mois de décembre avec une évolution de 0,8%, dénotant ainsi une légère reprise du rythme des investissements du secteur privé et de la consommation des ménages. En un an, l'encours de la première catégorie aura évolué de 16,9% à 135,3 millions de DH, tandis que les crédits à la consommation ont évolué de 8,1% à 32,4 millions de DH. Les crédits immobiliers, érigés habituellement en star, n'affichent plus la même cadence. En effet, leur rythme d'évolution est passé de 12,7% (à la même période entre 2008 et 2009) à 8,7% (entre 2009 et 2010). L'encours global s'est fixé à 188,1 millions de DH. Les facilités de trésorerie, quant à elles, affichent une hausse de 5,9% à 143 millions de DH. Par secteur institutionnel, on notera une accélération du taux d'accroissement des crédits destinés au secteur privé de 8,9% à 11,3% en rythme annuel. Le constat est identique pour les prêts accordés aux sociétés non financières privées et pour ceux destinés aux particuliers et aux MRE qui se sont établis, respectivement à 14,6% et à 7%, contre 10% et 5,9% un mois auparavant. Par ailleurs, les créances en souffrance, en hausse sur les onze premiers mois, affichent un revirement de tendance avec une baisse de 11,2% d'un mois à l'autre et de 3,7% comparativement à l'année précédente. Leur niveau s'est établi de ce fait à 29,8 millions de DH.