Des responsables de l'institution sont attendus au Maroc dans les prochains mois pour évaluer les projets marocains afin de mieux structurer leur offre en investissement Le soleil marocain attire. Ce constat, tout le monde s'y accorde... jusqu'aux bureaux de la Banque mondiale. Mieux, l'institution internationale voit les choses à une échelle beaucoup plus large : au régional. Pour l'info, les responsables de l'organisation viennent d'annoncer une visite au Maroc dans les prochains mois. A l'ordre du jour : discuter avec les autorités marocaines des modalités de mise en œuvre de son programme d'investissement dans la production d'énergie solaire thermique à concentration (CSP), dans cinq pays du sud de la Méditerranée, dont le Maroc. Le «CSP program», comme se nomme l'initiative, est un projet d'investissement majeur que l'institution mondiale compte mettre en œuvre dans la région, dans le but de soutenir la réalisation de projets solaires au Maroc, en Algérie, en Egypte, en Tunisie et en Jordanie. Ce programme d'investissements devrait tourner autour d'un budget de 7 milliards de dollars. En détail, le Fonds de technologie propre -un bras financier de la Banque mondiale spécialisé dans la croissance verte- devrait y contribuer à hauteur de 750 millions de dollars US. La BM, elle-même, devrait y investir la somme d'un milliard de dollars. L'institution a démarré depuis la semaine dernière une tournée dans la région pour rencontrer autorités publiques, société civile et opérateurs privés de chacun des cinq pays précités. Un premier round s'est tenu la semaine dernière auprès des autorités égyptiennes, où l'idée a été exposée pour la première fois. Course au soleil La technologie CSP n'a pas eu du mal à s'imposer comme alternative à la région du pourtour méditerranéen. Cette dernière regroupe près de 150 initiatives dans ce domaine, les unes aussi ambitieuses que les offres. Pour le royaume, les autorités visent la construction d'une capacité de production électrique utilisant l'énergie solaire de 2GW entre 2015 et 2019 sur cinq sites : Ouarzazate, Ain Beni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah. La première étape -Ouarzazate- est actuellement dans le pipe et la liste des candidats présélectionnés au projet a été récemment rendue publique. Le soumissionnaire s'engagera à construire et exploiter plusieurs centrales d'une capacité de 500 MW à Ouarzazate dès 2015. Le pays est ainsi attendu pour voir sortir de terre les premières centrales CSP de la région maghrébine. Cela, d'autant plus que la Tunisie, qui vient aussi de lancer son Plan solaire entre 2010 et 2016, connaît actuellement un contexte politique des plus incertains qui devrait avoir un impact sur les délais de livraison des projets lancés dans le cadre de cette initiative. Parmi eux, la réalisation d'une centrale CSP 25 MW, intégrée à un cycle combiné de 150 MW ou encore deux centrales photovoltaïques de 10 MW. Par ailleurs, en Algérie, le projet de centrale hybride de Hassi-R'mel fonctionnant à l'énergie solaire et au gaz naturel, d'une capacité de 150 MW, pourrait être opérationnel début 2011. Qui aura la meilleure place au soleil ?