La capitale spirituelle du royaume s'apprête à accueillir la 5e édition du Festival de Fès de la culture soufie. Prévue du 16 au 23 avril, cette nouvelle édition sera mise en place sur le thème «Figures féminines». «Ce n'est point un choix anodin. Les femmes ont toujours joué un rôle déterminant dans le développement de la culture soufie. Rabia Al Adawiyya et Fatima Naissabouria sont connues par exemple pour leur poésie, qui constitue la texture des expressions artistiques et musicales développées à travers la diversité des cultures soufies de par le monde», explique le directeur de cette manifestation, Faouzi Skali, lors d'un point de presse organisé jeudi dernier à Casablanca. Ce rendez-vous spirituel, qui a réussi au fil des ans à drainer bon nombre de disciples du soufisme à travers le monde, mettra donc l'accent sur l'importance de la dimension du «féminin» et des valeurs qui lui sont attachées, dans tout développement sociétal. D'ailleurs, le programme de l'événement décline parfaitement ce choix. Sur le plan artistique, Karima Skali animera la soirée d'inauguration le 16 avril en compagnie de l'ensemble Al Kawthar de Grenade (Espagne). Ce concert se veut un hommage aux poètes soufies d'Andalousie. La Palestinienne Shadya Hamed, elle, rendra lors d'un concert prévu le 22 avril, avec Mustapha Saïd (Egypte), un hommage appuyé au grand poète Omar Al-Khayyam. Au musée Batha, Leili Anvar (Iran) et Renaud Garcia Fons (France) enchanteront certainement le public grâce à leurs voix mystiques d'Orient et d'Occident. Plusieurs soirées de samaa sont également au menu. «Et Allah créa Khadija» Le Festival de la culture soufie, c'est aussi une série de conférences animées par des professionnels d'ici et d'ailleurs. Le la sera donné dès les premiers jours à travers des thématiques diverses. «Archétypes du féminin chez l'émir Abdelkader», «Et Allah créa Khadija», «Lalla Zahra Al Kouchia, une sainte à l'ombre de la Koutoubia», «Symboles du féminin dans la poésie soufie» seront, entre autres, les thèmes débattus lors de cette édition. La soirée de clôture réservera une surprise au public du festival, puisqu'elle permettra de voyager dans l'univers du melhoun. «Du melhoun aux noubas spirituelles, grandes voix du samaa» est d'ailleurs le thème du concert de clôture. Faouzi Skali, qui est également le directeur général de la Fondation Esprit de Fès, organisatrice du Festival des musiques sacrées, a par la suite, énuméré les vertus du soufisme, cette voie d'éducation et d'enseignement spirituels, considérée comme le cœur de la tradition de l'islam. «La culture soufie est quelque chose que nous partageons tous. Ses valeurs constituent des éléments fondamentaux pour construire une certaine forme de civilisation», précise-t-il.Le Festival de la culture soufie sera donc une occasion pour se pencher sur des questions relatives à la relation entre l'Orient et l'Occident, à celle entre l'homme et la femme... mais tentera surtout de trouver des solutions d'harmonisation et de complémentarité «d'une reconnaissance naturelle et féconde des différences et de la diversité, là où peuvent s'installer des attitudes de rejet et de conflit». F.E.S