Descente aux enfers pour l'Association sportive de Compostela, où évoluait l'ex-international marocain Saïd Chiba, qui porte aujourd'hui la double casquette de consultant sportif d'Al Jazeera Sport et d'entraîneur adjoint au Qatar. Non, il ne s'agit pas d'une descente en division inférieure, puisque, en quelques années, le club est passé de la première à la troisième division, mais d'une autre descente. Il s'agit de celle orchestrée par la police espagnole qui a procédé, mardi soir, à l'interrogatoire de plusieurs joueurs et dirigeants du club. À voir les moyens mobilisés, on aurait pensé qu'il s'agissait d'un contrôle d'identité. Or, il s'agissait plutôt d'une inspection de travail. Accompagnés d'une dizaine d'agents de la brigade de documentation, les inspecteurs de police ont dû interrompre la séance d'entraînement pour vérifier les contrats signés par les joueurs, le staff technique et les employés du club. Une première, peut-être, dans les annales du football mondial. Dans le monde du football, comme dans le monde des entreprises, la confiance n'exclut pas le contrôle. Mais, c'est la manière, un peu musclée, qui fait qu'on se pose des questions. Signature des contrats : un casse-tête chinois Au Maroc, où l'amateurisme pèse de tout son poids, en attendant l'entrée en vigueur du professionnalisme, signer des contrats avec les joueurs revient toujours à dépenser plus d'argent. Alors que, sans ces derniers, il n'y aura pas de spectacle. Une logique qui a fait du tort au football national. Résultat : fuite des footballeurs vers d'autres cieux plus cléments. Malgré cela, il a fallu des années pour convaincre les dirigeants de nos clubs d'adopter une nouvelle approche, beaucoup plus professionnelle. Certes, la plupart des clubs sont, aujourd'hui, liés avec leurs joueurs par des contrats. Et ils le seront davantage dans les années à venir, condition sine qua non pour le passage au professionnalisme. Pour la Botola de cette année, les primes de signature ont dépassé la barre du million de DH. Les salaires, eux, sont à négocier. Ils se situent entre 3000 et plus de 10.000 DH, en fonction de la taille du club. Si au Raja de Casablanca, les joueurs sont traités sur le même pied d'égalité, soit un salaire de 5.500 DH, au WAC, il peut dépasser 15.000 DH. Pour la D2, les clubs seront appelés, dès la saison 2010-2011, à signer des contrats avec 30% de leurs effectifs. Les deux tiers restants sont prévus pour la saison suivante. Les salaires seront fixés selon le budget attribué par la Fédération royale marocaine de football. Au pire des cas, ils seront alignés sur le SMIG. Certes, de nouveaux acquis aussi bien pour les clubs que pour les joueurs, mais beaucoup reste à faire, notamment au niveau de la gestion et de la bonne gouvernance. C'est parti pour le Raja et le DHJ Les rencontres du tour préliminaire de la Ligue des Champions africaine de football, prévues ce week-end, seront marquées par le déplacement à l'extérieur de tous les représentants maghrébins dans cette compétition, dont les deux clubs marocains du Raja de Casablanca et du Difaâ d'El Jadida. Tous ont pour objectif de passer ce cap, qui réserve, souvent, des surprises. Absent de la plus prestigieuse des compétitions africaines, depuis plusieurs années, le Raja veut marquer le coup et ramener un résultat positif de Conakry pour pouvoir aller plus loin dans cette compétition et, par conséquent, retrouver son lustre. Son adversaire du jour n'est autre que le champion en titre de la Guinée, Fello Star de Labé, sorti, l'année dernière, par la petite porte par l'équipe algérienne de Chlef. Considéré comme l'une des équipes les plus titrées d'Afrique (1989, 1997, 1999), le Raja a fait le déplacement au complet. «Tous les joueurs sont du voyage. Nous avons pu récupérer les deux éléments blessés, à savoir Abdellatif Jrindou et Rachid Soulaimani», confie aux «Echos» une source proche du Raja.Cette première sortie africaine des Vert et Blanc, version 2010, intervient à un moment où le club se porte plutôt bien. Un coup d'essai en Ligue africaine Après une mi-saison difficile, le Raja a réussi à se rattraper, enchaînant les bons résultats, dont le dernier en date, l'écrasante victoire (0-3) face au KAC de Kénitra. Ce succès donnera du tonus aux protégés du Portugais José Romao. Vice-champion du Maroc, le Difaâ d'El Jadida affrontera, pour sa première aventure africaine, le représentant de la Guinée Bissau, le club de l'OS Balantas, adversaire inconnu pour les hommes de Jamal Sellami. Après seize journées sans défaite, ce qui lui a valu le sacre de champion d'automne, le DHJ, qui avait la tête beaucoup plus dans la Ligue des champions que dans la Botola, a mal démarré la deuxième phase du championnat avec un match nul (0-0) contre l'OCK et une défaite (2-1) face à l'Olympique de Safi. «Même s'il s'agit de notre première participation et malgré les mauvais résultats enregistrés dernièrement, nous partons avec l'ambition de réaliser un bon match et de représenter dignement notre pays», fait savoir aux «Echos», Brahim Largo, attaquant du DHJ. Privé des services du petit lutin Reda Riahy, blessé, l'équipe d'El Jadida, composée essentiellement de jeunes éléments, devra compter sur son talent et son jeu collectif, qui fait sa force, pour faire la différence. Le WAC sans pression Sans le Raja de Casablanca, le Difaâ d'El Jadida et le FUS de Rabat, engagés dans les compétitions africaines, le championnat national de première division se poursuivra ce week-end avec le déplacement à Salé du Wydad de Casablanca, pour affronter au stade Aboubakr Ammar, l'équipe locale de l'ASS. C'est l'occasion pour le leader (36 points), qui compte deux longueurs d'avance sur son poursuivant immédiat le DHJ (34), de creuser l'écart en attendant les résultats des matchs reportés (RCA-WAF, DHJ-FAR et FUS-OCS). Derby sudiste Privés de leurs meilleurs éléments, le latéral droit Amine Chibani et leur milieu de terrain Houcine Saïdi, les pirates de Salé n'auront pas la tâche facile face aux Rouge et Blanc. La 18e journée du championnat national sera également marquée par la rencontre qui mettra aux prises, dans un derby du sud, le Kawkab de Marrakech au Hassania d'Agadir. Auteur d'un match nul la semaine dernière face aux FAR de Rabat, le KACM, quatrième au classement, recevra vendredi, sur son propre terrain et devant son public une équipe du HUSA en perte de vitesse ces derniers temps, après son faux pas à domicile (0-1), samedi dernier, devant le Moghreb de Tétouan. Ce même MAT accueillera, samedi au stade Saniat Rmel, le KAC de Kénitra, étrillé (0-3), la semaine dernière, par le Raja de Casablanca. Dixième au classement, le MAT aura donc affaire à une équipe en chute libre puisqu'elle est avant-dernière du championnat. Dans les autres rencontres de cette 18e journée, la Jeunesse Sportive d'El Massira recevra l'Olympique de Khouribga et le MAS accueillera l'Ittihad Zemmouri de Khémisset.