Pronostic d'évolution positive auprès de BMI qui prévoit 7% de croissance d'ici 2015 pour le secteur. Celui-ci boucle 2010 avec une croissance annuelle de 3,4% Business Monitor International vient de livrer des projections qui viennent dissiper les craintes des professionnels du secteur marocain du bâtiment et des travaux publics (BTP) ou du moins leur donnera de la visibilité. L'organisme prévoit, en effet, que «les activités du secteur devraient enregistrer une croissance annuelle de l'ordre de 5 à 7% entre 2011 et 2015», pour atteindre une valeur de 67,2 milliards de dirhams. Ces perspectives marquent-elles le début de la fin de la mauvaise passe que traverse le secteur? Tout semble le dire, d'autant plus que les prévisions de BMI semblent cadrer avec la tendance à la reprise du secteur des BTP décrite dans la dernière note de conjoncture du ministère des Finances, dont les statistiques arrêtées au mois de novembre dernier parlaient d'une hausse en glissement annuel de 1,8% sur les dix derniers mois de 2010. Cette note faisait notamment allusion à la hausse des chiffres du ciment. Par ailleurs, sur toute l'année 2010, BMI prévoit, de son côté, une progression de 3,4% du secteur. Pour bétonner son argumentaire, l'organisme d'étude prend comme éléments, et à l'image d'autres études similaires relatives à ce secteur, les derniers développements du marché, à travers ses segments les plus porteurs en dynamisme, en l'occurrence les énergies renouvelables et les infrastructures aéroportuaires. Energie et aéroports L'analyse de BMI place ces deux secteurs comme les plus budgétivores sur les cinq années à venir, en termes de capacités infrastructurelles. Pour le premier, le rapport du bureau d'étude fait allusion aux projets annoncés par le gouvernement, en l'occurrence sur le secteur de l'éolien et du solaire, à l'horizon 2020. «Ces projets devraient attirer près de 13,4 milliards d'euros en investissements publics», avancent les experts de BMI. D'autre part, le second secteur sur lequel BMI fonde ses projections est celui des infrastructures aéroportuaires. «L'Office national des aéroports (ONDA) devrait investir au total près de 6,8 milliards de dirhams sur la période 2010-2012 dans plusieurs projets», relève BMI. Ces projets portent notamment sur l'extension du terminal de l'aéroport Mohammed V à Casablanca, ainsi que sur celle des infrastructures de traitement au sol des bagages et passagers menée aux aéroports de Marrakech, Fès, Rabat et Oujda. La plus grande partie de ce plan d'investissement de 2,3 milliards de dirhams, devrait provenir des caisses de l'Office, lequel plan étant complété par 240 millions d'euros, injectés par la Banque africaine de développement (BAD). Dans un aspect beaucoup plus élargi, soulignant l'impact de tous ces projets sur l'évolution de l'économie nationale, il apparaît que «les investissements publics en infrastructures devraient aider la croissance du PIB national à dépasser la moyenne prévue de 3,8% sur la prochaine décennie», selon les calculs de BMI. De fait, les investissements en infrastructures de base se retrouveraient en amélioration pour la période 2008-2012, étant estimés par BMI à 400 milliards de dirhams. Au ralenti... et pourtant! En novembre 2010, les ventes de ciment ont atteint 857.000 tonnes, en baisse de 22,7% par rapport au volume enregistré au même mois de 2009. En glissement mensuel, la même chute est notée à une allure plus accrue, avec un taux de 40%. Cette contre-performance a été expliquée par les cadres de la DEPF par l'arrêt des activités des chantiers de construction à l'occasion de Aïd el Adha. Il n'en reste pas moins que sur les onze premiers mois de 2010, le cumul de la consommation de ciment s'est établi à 13,4 millions de tonnes, contre 13,6 millions de tonnes une année auparavant, marquant un recul de 1,8%.