Et de deux. Le gouvernement vient d'annoncer une seconde réduction du budget de fonctionnement. Comme lors de l'élaboration de la loi de finances 2011, l'Etat devrait une nouvelle fois économiser 10% sur les charges de l'administration, afin d'atténuer l'impact de l'alourdissement des charges de compensation sur le déficit budgétaire. Cette mesure, aussi salutaire pour les caisses de l'Etat qu'elle puisse paraître, ne manque pas de provoquer la polémique. Et pour cause, Salaheddine Mezouar, ministre des Finances, refusait lors de l'élaboration de la loi de finances de qualifier cette mesure de plan d'austérité. Selon lui, «il s'agit d'une rationalisation budgétaire». Cela dit, à l'époque, il ne s'agissait que d'une baisse cantonnée à 10%, alors qu'aujourd'hui, il est question du double, chose qui ne manque pas de surprendre observateurs et économistes. «Dès le départ, la réduction du budget de fonctionnement était prévue sur deux étapes et c'est ce qui vient d'être concrétisé», rétorque Khalid Naciri, porte-parole du gouvernement, en marge de la dernière réunion du Conseil de gouvernement. D'ailleurs, les explications données tendent à conforter la position de Mezouar sur la question d'austérité. En effet, les 10% de baisse décidés aujourd'hui se feront aux dépens d'un effort budgétaire au niveau des charges de location de véhicule pour l'administration, de la réduction de la fréquence des séjours à l'étranger, du contrôle des coûts téléphoniques... C'est dire que cette deuxième baisse des budgets de fonctionnement de l'Etat a plus l'air d'une abolition des abus dans les dépenses que d'un resserrement de la ceinture. Dans ce contexte, faut-il donc revoir toute la loi de finances et en proposer une nouvelle monture, vu les nombreux changements intervenus sur les budgets ces derniers mois ? À ce sujet, la position du gouvernement est claire, en tout cas pour ce qui est de cette dernière baisse décidée. Selon Khalid Naciri, il n' y a pas lieu de réviser la loi de finances, puisque la dernière mesure est une économie de dépenses et non un dépassement du budget. De ce fait, il s'agit d'une décision de gestion, que le gouvernement est apte à décider sans une révision de la loi de finances. Y.A.T