L'élaboration de la prochaine loi des finances ne serait pas, semble-t-il, une simple sinécure pour l'argentier du Royaume. L'Exécutif devrait à priori faire preuve de plus de vigilance dans la confection de sa politique économique et financière. Salaheddine Mezouar annonce d'ores et déjà la couleur. Les facteurs d'incertitude pesant sur l'économie mondiale recommandent de nouvelles orientations budgétaires, une révision à la baisse des prévisions de croissance, une limitation du déficit et une bonne maitrise des dépenses. Bref, dans l'attente des hypothèses du budget 2011, le recours à des mesures restrictives s'avèrerait inévitable. Les priorités de la loi des finances 2011 sont désormais annoncées. La conjoncture internationale dite fragile marquée essentiellement par des politiques d'austérité, de hausse des prix des produits de base et des niveaux de déficit budgétaire alarmant changera la donne par rapport à la préparation du prochain exercice budgétaire. Si 2010, estime le ministre de l'économie et des finances a été marquée par une bonne résistance de l'économie nationale face aux aléas de la conjoncture mondiale dans de nombreux secteurs d'activité, notamment le bâtiment et travaux publics, la consommation énergétique, le tourisme et les concours à l'économie. Ainsi, le taux de croissance devrait afficher en 2010 une hausse de 4% au titre de 2010. Autres points réconfortants de l'exercice actuelle est l'adéquation de l'exécution de la loi des finances 2010 avec les prévisions annoncées en terme de recettes et des dépenses à l'exception toutefois, des dépenses liées à la Caisse de Compensation qui ont marqué une nette hausse suite à la valorisation des prix des produits pétroliers et à la hausse du taux de change du dollar. Selon Mezouar, le taux d'inflation devrait se limiter à 2% ; L'exercice 2011 serait plutôt contraignant et différent. Les prévisions de croissance exigent une gestion de la crise selon une approche à moyen terme. Parmi les priorités du prochain budget figure l'accélération du rythme de croissance et la préservation des équilibres macroéconomiques, la révision à la hausse de l'effort d'investissement public, le soutien des stratégies sectorielles et du développement régional. Autres objectifs, maintenir le déficit budgétaire à 3.5%, réduire les dépenses de fonctionnement et maîtrise de la masse salariale. La limitation des dépenses de la caisse de compensation à 2% du PIB est un autre souci majeur. Tout l'indique, le gouvernement n'aura pas une large marge de manœuvre dans l'élaboration du budget 2011. Cela étant, la rationalisation des dépenses, la soutenabilité du budget et l'équilibre des comptes extérieurs devraient constituer l'ossature de la politique économique et budgétaire du pays.