C'est dans un contexte marqué par un déficit budgétaire de 12,5 milliards DH que Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, a annoncé l'adoption d'une politique d'austérité pour l'année prochaine. Réduire les dépenses de l'administration et des établissements publics, maîtriser la masse salariale, fixer les dépenses de la Caisse de compensation à 2 % du PIB. Ce sont en partie les mesures qui vont constituer le plan de rigueur de l'économie marocaine pour l'année prochaine. Un plan qui a été annoncé, lundi 12 juillet, par Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, dans un exposé devant la commission des Finances et du développement économique à la Chambre des représentants. Concernant les prévisions préliminaires du cadre macroéconomique pour 2011, M. Mezouar a indiqué que la loi de Finances de l'année prochaine sera élaborée dans une conjoncture internationale fragile marquée par le recul du taux de croissance chez les partenaires économiques, la hausse de la dette, l'adoption de politiques d'austérité, la recrudescence du chômage, la perturbation des prix des produits de base sur les marchés internationaux et du taux de change des devises, faisant remarquer que cette situation exige une gestion de la crise selon une approche à moyen terme. Par ailleurs, parmi les priorités du projet de loi de Finances 2011, M. Mezouar a relevé notamment l'accélération du rythme de croissance à travers la poursuite des efforts d'investissement du secteur public et des réformes structurelles, le soutien des stratégies sectorielles pour la diversification des ressources de croissance, la facilitation de l'investissement privé, attirer des investissements étrangers, la diversification des marchés particulièrement en Afrique et le soutien du développement régional. Il s'agit également de soutenir les secteurs sociaux, de renforcer la politique de solidarité sociale pour une meilleure répartition des fruits de la croissance aux niveaux social et territorial, de protéger les équilibres de base afin de garantir les conditions adéquates pour le financement de l'économie nationale, a-t-il ajouté. L'exécution de la loi de Finances au terme des quatre premiers mois de 2010 s'est soldée par un déficit budgétaire de 12,5 MMDH après un excédent de 7,9 MMDH à fin avril 2009. Compte tenu de la réduction du stock des arriérés de paiement de 775 MDH par rapport à décembre 2009, le Trésor a dégagé un besoin de financement de 13,3 MMDH après un excédent de 5,1 MMDH au titre de la même période de 2009. Au Parlement, M. Mezouar a indiqué que cette année le déficit du Trésor enregistrera une légère hausse en comparaison avec les prévisions, soulignant que le gouvernement œuvre, dans le cadre du maintien du taux du déficit au niveau des prévisions de la loi de Finances, à détecter et exploiter toutes les marges disponibles. A ce titre, M. Mezouar a indiqué que des dépenses de la Caisse de compensation se sont accrues en raison de la hausse des prix des produits pétroliers sur les marchés internationaux et du taux de change du dollar.