À la CGEM, Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, a tenu un discours rassurant en confirmant un taux de croissance de 6,8% pour cette année. Phosphates, sardines et intelligence. Pour Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, ce sont-là les trois ressources du Maroc qui veut désormais encourager les ressources fiscales. Pendant plus d'une heure, M. Mezouar a exposé, devant des membres de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), les réalisations de l'économie nationale mais aussi les faiblesses et les perspectives de croissance à l'horizon 2012. Devant un parterre d'opérateurs économiques de divers secteurs, mardi 22 juillet, au siège de la CGEM à Casablanca, il a tenu un discours rassurant. «Le Maroc maintient le cap. Je confirme le taux de croissance de 6,8 %. Pour le contexte actuel, nous sommes en train de le gérer pour terminer l'année avec un déficit budgétaire de 3 %», lance-t-il. «Nous avons cette visibilité que nous avons tant réclamée. Nous assistons aujourd'hui à un balbutiement de ce que le Maroc est capable de faire. Nous n'allons pas vous lâcher !», répond Moulay Hafid Elalamy, président de la CGEM. Devant le patronat, le ministre de l'Economie et des Finances a axé son intervention sur l'actualisation de la loi de Finances 2008. Pour lui, le maintien du niveau de déficit budgétaire dans la limite de 3% du PIB devrait être réalisé grâce essentiellement à l'évolution positive des recettes fiscales. En effet, en 2007, l'IS, la TVA et l'IR ont marqué respectivement une hausse de 5 %, 8,3 % et 4,6%. Pour cet exercice, les recettes fiscales ont augmenté de 26,2 % pour s'établir à 82,3 milliards de dirhams à fin mai 2008. Sur la même tendance haussière, les dépenses totales ont connu une progression de 20,6 % atteignant ainsi les 75,4 %, à fin mai dernier. Le ministre de l'Economie et des Finances tient à souligner qu'en dehors du budget consacré à la compensation, la hausse des dépenses courantes ne dépasse pas les 2,3 %, soit une évolution en ligne avec les prévisions initiales de la loi de Finances 2008. «Ces évolutions macroéconomiques attestent de la résilience de l'économie nationale grâce à l'efficacité de la politique économique et financière menée à travers les réformes, les grands chantiers et les politiques sectorielles», a ajouté M. Mezouar. Pour maintenir le déficit budgétaire à un niveau ne dépassant pas 3 % du PIB, le ministre de l'Economie et des Finances a expliqué aux membres de la CGEM que la réalisation de cet objectif se base sur trois axes. D'abord, il y a le plafonnement des charges de la compensation à 3% du PIB. Ensuite, il y a la poursuite du processus d'élargissement de l'assiette fiscale. Et, enfin, le renforcement des efforts pour rationaliser la dépense publique et maîtriser le train de vie de l'État. Pour les perspectives à l'horizon 2012, le gouvernement table sur une croissance moyenne de 6,3%. Et ce grâce à la poursuite des réformes et à la promotion des investissements, notamment ceux des établissements publics qui devraient connaître un nouveau saut qualitatif.