En ces temps de reprise économique, les indicateurs n'affichent pas les mêmes signaux. Malgré un relatif redressement des indicateurs macroéconomiques de croissance au niveau mondial, la reprise sur les marchés de travail ne suit pas. Selon le dernier rapport sur les tendances mondiales de l'emploi pour 2011du BIT, publié le 25 janvier dernier, le niveau du chômage mondial a atteint un niveau record pour la troisième année consécutive. Le rapport fait apparaître également que la faible reprise en matière d'emploi devrait se poursuivre en 2011, notamment dans les économies développées. Le rapport de cette année est d'ailleurs le premier à analyser le comportement du marché du travail dans le monde pendant la reprise économique en cours et à fournir des prévisions sur les perspectives en matière d'emploi et de chômage, aussi bien au niveau mondial que régional. L'analyse des données fait apparaître que les pays les plus affectés par le chômage sont les économies les plus développées, alors que les pays émergents s'en sortent relativement bien. Le taux de chômage mondial devrait être de 6,1% en 2011, soit 203,3 millions de chômeurs dans le monde. Malgré une légère amélioration par rapport à 2010, puisque le taux de chômage a reculé de 0,1%, la situation de l'emploi continue de se détériorer. Les jeunes sont particulièrement affectés par cette crise mondiale de l'emploi. Le rapport montre en effet une augmentation massive du chômage des jeunes, qui se chiffre à 12,6% au niveau mondial pour l'année 2010, soit deux fois et demi plus que le chômage des adultes. Principalement en Afrique du Nord, plus de 23% des jeunes en âge de travailler sont au chômage. Cette situation est inquiétante, car le taux de chômage des jeunes reste désespérément haut, voire même continue de progresser dans certains pays. Pourtant, le rapport fait ressortir que la région a mieux résisté à la crise en raison de sa faible intégration du marché financier international, mais également des mesures d'urgence prises au niveau des différents Etats pour juguler les effets néfastes de la récession. Cependant, le BIT estime que les défis du marché du travail, existaient depuis plusieurs années dans cette région, qui enregistre l'un des taux les plus élevés du monde, avec une estimation de l'ordre de 9,8%.