À la veille de la publication de ses résultats annuels, lesquels ne s'annoncent pas vraiment roses, la société s'apprêterait, selon des sources très proches de l'entreprise, à lancer une procédure de redressement judiciaire pour sauver ce qui peut encore l'être. Nous apprenons, ainsi auprès des mêmes sources, que Mediaco Maroc se retrouverait aujourd'hui dos au mur, après que sa maison mère ait décidé de ne plus la soutenir financièrement alors qu'elle vient de vivre l'une des périodes les plus difficiles de son histoire. Que s'est-il donc passé pour cette société cotée à la Bourse de Casablanca ? Concrètement, les faits remonteraient au début de l'exercice 2009, nous explique-t-on. À l'époque, le marché dans lequel opérait le spécialiste des travaux de levage et de manutention était entré en crise vu la suspension d'un grand nombre de chantiers des BTP, en raison du contexte économique. Parallèlement, l'activité transport de Médiaco devait aussi faire face à une recrudescence de la concurrence. Ce qui en aurait fait très rapidement une source de pertes pour la société. La solution était donc très claire : Médiaco Maroc se devait de se débarrasser de cette activité pour redresser la barre. Aujourd'hui, c'est chose faite et il se murmure même dans les coulisses que c'est l'une des filiales de Somagec qui aurait hérité de cette activité. Cela dit, même en se débarrassant de son talon d'Achille, Médiaco Maroc ne s'en sort toujours pas, soulignent les professionnels. Car pour ce faire, il faudrait encore donner aux autres activités de la société les moyens de redresser la barre, chose qui ne peut se faire qu'à travers une injection de fonds. Appelé à la rescousse, l'actionnaire majoritaire de la société aurait fait la sourde oreille . «Comme pour la création de sa filiale marocaine, Médiaco International refuse d'injecter du cash pour le sauvetage», nous confient nos sources. D'ailleurs, même une correspondance du CDVM à l'actionnaire principal pour l'inciter à sauver la société n'aurait pas eu de retour, ajoute-t-on. Et comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, Médiaco Maroc aurait également été confrontée à une frilosité de son banquier qui n'est pas prêt à soutenir l'entreprise. Pourtant le principal banquier de l'entreprise qui est français, est considéré comme un des partenaires privilégiés de Médiaco International. La seule solution solution pour Médiaco Maroc reste donc l'entrée d'un nouvel actionnaire dans le tour de table. Une option envisageable si l'on en croit nos sources. Reste à trouver le bon partenaire prêt à injecter du cash. L'autre solution possible est la reconversion des dettes de la société en participation, chose qui devrait permettre au management de souffler un peu en attendant que l'activité se redresse. Mais là aussi, ce n'est pas gagné d'avance car il faudra convaincre des créanciers, notamment ceux ayant souscrit à l'emprunt obligataire de 2006, et qui n'ont pas été remboursés depuis l'échéance de mars 2010. Y.A.T Le CVDM aux aguets... À l'heure où nous mettions sous presse, Médiaco Maroc n'était toujours pas suspendue de la cote alors que le CDVM parait suivre la situation de très près. Cette non suspension, aussi incompréhensible qu'elle puisse paraitre, a laissé libre cours aux investisseurs, initiés ou pas, de se débarrasser de leur titre avant que l'information sur le redressement ne s'ébruite, ou qu'elle soit annoncée officiellement. Dans ce contexte, la valeur en bourse de l'action s'est considérablement dégradée et a perdu pas moins de 20% entre la mi-février et la séance du vendredi dernier. Ce qui devrait renforcer la polémique sur les raisons de la non-suspension de la cotation de Médiaco Maroc.