-5,98% à la clôture de la séance de mardi dernier, et réservée à la baisse à l'ouverture de la séance d'hier. Il s'effrite de 100 DH depuis le 24 juin 2010. Mediaco poursuit toujours son activité, mais son avenir dépend désormais de la Justice. Ne faudrait-il pas suspendre provisoirement l'action ? Pourquoi continuer à coter le titre Mediaco Maroc alors que l'avenir de la société est actuellement entre les mains de la justice ? C'est la question que se posent bon nombre d'investisseurs. Il semble ainsi évident, au moment où l'entreprise a porté sur la place publique ses difficultés financières et enclenché une procédure de redressement judiciaire, notamment devant son incapacité à s'acquitter de ses dettes (255 MDH, dont 50 millions d'emprunt obligataire), que continuer la cotation du titre c'est le pousser à l'abattoir. Et cela s'est d'ailleurs confirmé lors de la séance de mardi dernier : le titre Mediaco s'est déprécié de 5,98% à 67,60 DH, perdant plus de 44% de sa valeur depuis le début de l'année et près de 60% depuis le 24 juin 2010 (soit une perte de 100 DH par action), date à laquelle la société a publié, sur demande expresse du CDVM, son business plan mis à jour. C'est seulement quatre (4) titres qui ont été échangés lors de cette séance. Il faut relever, à cet égard, que c'est une valeur qui est assez régulièrement traitée, quand bien même les volumes ne sont pas conséquents. En cela, entre le 1er janvier et le 05 avril 2011, quelque 10.139 actions ont changé de main, soit une moyenne quotidienne d'un peu plus de 158 actions. Des pics ont cependant été notés lors de la séance du 25 février, soit au lendemain de l'émission du profit warning, où 3.365 titres ont été échangés, ainsi qu'à la séance du 1er février (2.213 actions échangées). Aujourd'hui, il est en tout cas clair que le trend baissier enclenché par Mediaco pourrait se poursuivre si la valeur n'est pas suspendue de la cote, en l'absence notamment de visibilité sur le devenir de la société et les incertitudes qui pèsent sur la reprise de l'activité. D'ailleurs, à l'ouverture de la séance d'hier, mercredi 6 avril, elle était réservée à la baisse. Alors, le CDVM doit-il demander la suspension du titre en attendant que la situation se décante ? «Le prix d'un actif financier doit refléter, de façon objective, toutes les informations disponibles concernant cet actif. Aujourd'hui, vu que l'information importante a été rendue publique, nous n'avons aucune raison de suspendre la cotation du titre», assure le gendarme du marché, et de conclure que «les investisseurs disposent de toutes les informations nécessaires pouvant leur permettre de se forger leur propre opinion sur la valeur». En clair, la question est maintenant de savoir ce que feront les épargnants de leurs titres. S'en débarrasser ? D'abord, il faut qu'ils trouvent acquéreur. Ensuite, pour ceux qui ont acheté les actions au prix fort, vendre actuellement se résumerait à transformer les pertes latentes en pertes réelles. Ce qui n'est pas la meilleure des options. Alors, faut-il simplement garder les titres Mediaco et attendre ? Difficile là aussi de répondre par l'affirmative. Quoiqu'il semble logique de conserver les titres si toutefois la société arrive à trouver un autre repreneur et que l'activité reprenne normalement. Il va falloir néanmoins faire preuve de patience. Tout en sachant que rien ne garantit que le cours de la valeur va, par exemple, atteindre dans l'immédiat son niveau du 24 juin dernier, soit 167 DH. Simplement parce que cette affaire a écorné l'image de la société et qu'il va falloir du temps pour regagner la confiance des investisseurs. Les spéculateurs invétérés sont donc coincés et devront revoir leur horizon de placement à la hausse : moyen, voire long terme. Et si Mediaco ne trouve pas repreneur ? Ce sera, bien évidemment, la liquidation judiciaire. Mais nous n'en sommes pas encore là car, selon nos satellites, la société spécialisée dans le levage, la manutention et les services industriels poursuit toujours son activité et génère encore des revenus. Mais pas suffisamment pour faire face à ses dettes. Ce sera, en définitive, au juge chargé de l'affaire d'apprécier le plan de sortie de crise qui lui sera proposé par le management et de décider de la poursuite ou non de l'activité. Les investisseurs n'ont qu'à croiser les doigts.