À en croire les membres du Mouvement du 20 février, les forces de l'ordre sont responsables de l'escalade qui a eu lieu dimanche 13 mars à Casablanca. Lors d'une conférence de presse organisée hier mercredi au siège du PSU, les membres de l'antenne casablancaise du Mouvement ont relaté leur version des faits. Selon eux, l'intervention des forces de l'ordre dimanche dernier en a choqué plus d'un. «Personne ne pensait que la police allait intervenir de cette manière violente. Ils ont dispersé une manifestation pacifique avec des coups de bâton et des matraques faisant plus de 120 blessés», explique Amin Moukadam, membre du Mouvement. D'ailleurs lors de cette conférence de presse, plusieurs victimes de l'intervention musclée des forces de l'ordre ont apporté leurs témoignages. C'est le cas de Sara, une jeune fille de 13 ans, à qui on a cassé une dent. «J'habite à côté du siège du PSU où a eu lieu le sit-in dimanche dernier. Je suis sortie de chez moi pour acheter du pain et c'est là où la police a commencé à me tabasser», raconte-t-elle. Le Mouvement du 20 février qui a complètement réfuté la version du wali de la Sûreté nationale du Grand Casablanca, Mustapha Mouzouni, selon laquelle la police était dans l'obligation d'intervenir pour se protéger et protéger les habitants de la région, compte d'ailleurs entamer une poursuite judiciaire à l'encontre de Mouzouni et ses hommes. «C'est inacceptable ce qui s'est passé le 13 mars. Un comité sera créé pour rassembler tous les éléments concernant les blessés. Toutefois, nous tenons à signaler qu'aucun certificat médical n'a encore été délivré aux blessés. Cela fait trois jours que nous demandons aux médecins de nous délivrer ces certificats, mais en vain», précise Ahmed Médiani, membre du Mouvement. Une marche sans autorisation La conférence de presse était aussi l'occasion pour discuter de la marche prévue le 20 mars. Contrairement aux précédentes marches initiées par le Mouvement du 20 février, celle de ce dimanche aura comme point de départ la place Ennasr à Derb Omar. «Nous allons par la suite arpenter les boulevards Houmane El Fetouaki, Driss Lahrizi et Hassan II», souligne Médiani. Les jeunes du Mouvement ont mis l'accent sur le caractère pacifique de la marche. «Nous étions clairs dès le début : toutes nos formes de revendications sont pacifiques. Nous demandons même aux forces de l'ordre de nous aider afin d'encadrer les manifestants lors de la marche du 20 mars», ajoute Médiani. Mais pourquoi une nouvelle marche après le discours royal du 9 mars ? Les jeunes du Mouvement répondent vite : «Nous ne faisons plus confiance à l'Etat après ce qui s'est passé dimanche dernier. En plus, nos revendications ne sont pas encore satisfaites. Nous sommes contre la Commission consultative de la révision de la Constitution désignée par le Roi. Nous demandons à ce que cette mission soit confiée à une commission élue et non désignée». Les membres du Mouvement qui ont confirmé qu'ils sont «tous islamistes et tous de gauche» précisent par ailleurs qu'ils ne demanderont aucune autorisation pour organiser la marche du 20 mars. «Aucune loi ne stipule le fait d'avoir une autorisation pour organiser une marche. Nous allons sortir dans la rue pour faire entendre notre voix», ajoutent-ils. Fz.S