Que devient le plan d'expansion d'Ubisoft prévu pour 2010 ? En 2008, l'entreprise canadienne installée au Maroc avait affiché son ambition avec le recrutement de 150 nouveaux collaborateurs. «Ce ne sera pas le cas», nous affirme Frédéric Gallemand, directeur d'Ubisoft Maroc. Principale raison, la crise économique. «Nous préférons maintenir des emplois déjà existants et réduire l'effectif des candidats à la formation», poursuit le directeur. Et pourtant, dans les couloirs de l'entreprise, un air de restructuration plane chez les salariés. Suite à la première promotion du Campus Ubisoft, 32 lauréats ont été recrutés par l'entreprise et cinq par Sigma production, associée du projet du campus. Un recrutement qui, selon des employés du studio casablancais, a dû s'équilibrer par des départs. «Faux !», lance le nouveau directeur d'Ubisoft Maroc. «Nous n'avons aucun intérêt à remercier des employés déjà confirmés. Nous tenons à privilégier les compétences et n'avons mené aucun plan de restructuration », souligne-t-il. Le directeur insiste sur le fait que les salaires des nouvelles recrues sont équivalents à leurs compétences. Et d'ajouter : «après leur formation, les élèves intègrent le studio en tant que stagiaires, et leur salaire est bien sûr différent de celui des employés qualifiés». Mais, selon une source au sein d'Ubisoft, c'est justement là où le bât blesse. Les jeunes à peine formés aux métiers de l'animation 3D bénéficieraient d'une rémunération quasi-insignifiante pour le poste de créatif. Gallemand expliquera cette différence par rapport à des critères de compétence. «Il est évident qu'une personne déjà qualifiée ne peut prétendre au même salaire qu'un candidat qui bénéficiera d'une formation gratuite». Mais jusqu'où peut aller cette différence ? Rendez-vous en décembre 2010 La compagnie canadienne a renouvelé l'expérience du Campus Ubisoft en décembre 2009. Au total, 27 candidats ont été retenus pour suivre le cursus de formation aux métiers d'animation 3D, qui s'étale sur une année. Rappelons que, pour la première année, les ambitions d'Ubisoft Maroc ont permis de retenir 72 candidats au début de la formation. Selon Gallemand, «la baisse de l'effectif est due, encore une fois, à la crise économique, mais aussi à une volonté de resserrer la formation et d'offrir un enseignement adapté aux potentiels des candidats retenus». Entre crise économique et exigences techniques, à peine 50% des candidats sur les 72 ont été embauchés à la fin de la formation en 2008. Qu'en sera-t-il d'ici décembre 2010 ?