Do it yourself! (Fais-le toi-même!). Tel semble être l'hymne des personnes handicapées comme Omar Koussih, atteint d'amyotrophie spinale, aujourd'hui président de l'Association marocaine pour adultes et jeunes handicapés (AMPAJH), qui a vu le jour la semaine dernière à Rabat. La création d'une telle structure n'est pas fortuite. Pour son initiateur, elle est primordiale pour que le message soit entendu: «Dans la vie d'une personne handicapée, le plus difficile à supporter, c'est le regard des gens ou plutôt la perception que la société a du handicap», fait remarquer Koussih. Heureusement que ce regard, qui aurait dû logiquement pousser les handicapés à l'isolement et à la ghettoïsation, continue à encourager nombre d'entre eux à se regrouper dans des associations. Une responsabilité politique et citoyenne L'un des projets phares de l'AMPAJH est la création d'un observatoire départemental des situations de discrimination. Le but recherché est «d'exercer une veille constante et de dénoncer les discriminations dues au handicap à travers des cas exemplaires : actions médiatiques, actions en justice, opérations coups de poing,...», explique le président de l'AMPAJH. Mais, si plusieurs associations se mobilisent, cela reste néanmoins insuffisant, car la responsabilité est globale. Politique, tout d'abord, car c'est à l'Etat qu'il appartient en premier lieu de combler le vide existant entre les droits des handicapés et la réalité. Mais la responsabilité est aussi et surtout citoyenne. «Le plus dur, ce sont les mentalités qu'il faut changer. Cela demande tout un travail de sensibilisation préalable au changement des conditions de la personne handicapée», rajoute Koussih. Son fauteuil roulant ne l'aura donc pas handicapé pour en faire une sorte de porte-fanion du dynamisme qui vient s'opposer à l'inertie accablante des personnes bien portantes. «Quand j'étai jeune enfant, je n'avais pas conscience de mon handicap, car je vivais dans un environnement restreint mais adapté à ma condition». Bien plus tard, il lui a fallu prouver qu'il était un être à part entière. Il devra, à l'instar des membres qu'il compte fédérer autour de son action associative, mener une lutter quotidienne pour s'imposer aux autres.