Le PIB intérieur brut de l'Allemagne a connu une chute de 5% en 2009, d'après les derniers chiffres de l'Office des statistiques Destatis. Ce recul est le plus important enregistré par le pays depuis l'après-guerre. Le chiffre, déclaré «provisoire» par ledit office, reste tout de même conforme aux prévisions du gouvernement. En 2008, la première économie européenne avait affiché une croissance de 1,3%, et de 2,5% en 2007. «Le recul de l'économie a eu lieu essentiellement pendant la période hivernale fin 2008/début 2009», déclare Roderich Egeler, le président de l'Office, lors d'une conférence de presse. La conjoncture n'a pas connu d'évolution depuis. Cette perte de performance de l'économie allemande se lit également à travers d'autres chiffres. Il s'agit notamment des exportations. Ces dernières ont chuté de 14,7% en une année, permettant ainsi à la Chine de s'emparer de la première place mondiale en volumes de produits exportés. De plus, les investissements industriels ont également baissé de 20%, toujours d'après les chiffres de l'Office. Si la récession a battu en brèche l'industrie, le bâtiment, aidé par le plan de relance du gouvernement, a limité la casse (-0,7%) et la consommation des ménages, dopée de son côté par la prime à la casse pour l'achat d'une voiture neuve, s'est avérée être le seul soutien de l'économie (0,4%). Seul le marché de l'emploi a tenu bon. «Il est particulièrement réjouissant que le marché du travail soit resté étonnamment résistant (...)», a déclaré dans un communiqué diffusé à Berlin, le ministre de l'Economie, Rainer Brüderle. Le nombre d'actifs s'est élevé à 40,2 millions de personnes en moyenne l'an passé, soit une baisse de 0,1% ou moins 37.000 personnes par rapport à l'année précédente, selon Destatis. Berlin a facilité le recours au chômage partiel pour les entreprises qui en ont largement fait usage. Pour le ministre, il s'agit, à présent, «d'accélérer la croissance de l'économie et de poser les bases lui permettant de croître de manière autonome». En attendant le 27 janvier... Berlin doit présenter de nouvelles prévisions le 27 janvier. D'ici là, on mise sur une croissance de 1,2% cette année. Un pronostic jugé conservateur par de nombreux économistes. Le gouvernement pourrait ainsi relever sa prévision à 1,5%. «Nous pensons que l'Allemagne sera le moteur de croissance de l'Europe cette année», essentiellement grâce à un retour en grâce des exportations ravivées par la reprise de la demande mondiale, estime Carsten Brzeski, économiste chez ING, qui mise sur une croissance de 2%. En matière de finances publiques, l'Allemagne a affiché un déficit de 3,2% du PIB pour 2009, dépassant les limites fixées par le Pacte de stabilité et de croissance. Le pays fait toutefois mieux que la plupart des autres Etats de la zone euro et ce, malgré les programmes conséquents de relance mis en place par le gouvernement. En 2008, le pays avait présenté des finances à l'équilibre, et l'année précédente un léger excédent. Berlin fait d'ailleurs figure de bon élève auprès des bailleurs de fonds internationaux.