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Budget : l'insoutenable coût du dialogue social
Publié dans Les ECO le 21 - 04 - 2025

Après une croissance de 13,8% l'année dernière, les recettes fiscales ont marqué un bond spectaculaire de 24% au premier trimestre. Il faudra surveiller l'issue des traditionnelles négociations de fin avril entre les syndicats et le gouvernement. Avec des caisses bien garnies, ce dernier pourrait être tenté de concéder une nouvelle hausse des salaires dans la Fonction publique. Les revalorisations consenties entre 2022 et 2024 devraient coûter 46 milliards de dirhams à l'horizon 2026. Une petite bombe budgétaire à retardement.
Pour la quatrième année consécutive, les rentrées d'impôts marquent une croissance à deux chiffres, avec une accélération en 2024 ainsi qu'au premier trimestre de cette année. L'an dernier, le Trésor a encaissé 313 milliards de dirhams (MMDH) de recettes fiscales, en hausse de 13,8%. Et ce dynamisme ne faiblit pas à fin mars, l'échéance du premier acompte de l'impôt sur les sociétés (IS) qui donne le tempo de la qualité du millésime fiscal 2025.
Les impôts ont rapporté 104,6 milliards, au cours des trois premiers mois de l'année. C'est 24,2% de plus qu'au même trimestre de 2024. Il n'y a pas que le Trésor qui se réjouit de cet afflux d'argent. Les syndicats aussi, du moins ceux qui seront à la table des traditionnelles négociations avec le gouvernement de fin avril, se frottent déjà les mains. Au terme du «dialogue social», les fonctionnaires décrochent quasiment une revalorisation en obtenant une amélioration du solde du bulletin de paie.
10,8% du PIB pour payer les fonctionnaires
Du côté des pouvoirs publics, au nom du «soutien au pouvoir d'achat», mais aussi, pour acheter la paix avec les syndicats, la tentation dépensière est d'autant plus grande que les caisses du Trésor sont bien garnies, quitte à créer des charges structurelles qui pourraient devenir intenables pour le budget de l'Etat.
En effet, le coût du dialogue social de 2022 à 2024 est chiffré à 46 milliards à l'horizon 2026, selon une évaluation du ministère de l'Economie et des Finances. L'accord dit du «23 juillet 2024» conclu avec les syndicats de la Santé est une illustration parfaite de cette propension à sortir le chéquier pour contenir tout départ d'un incendie social.
Au terme de ce deal, les infirmiers (employés par les hôpitaux et centres de santé publics) verront leur salaire net augmenter de 500 dirhams, et de 200 dirhams pour les cadres administratifs, à partir du 1er juillet 2025.
À ce coup de pouce, il faut ajouter la revalorisation générale de 1.000 dirhams pour tous les fonctionnaires, arrachée dans l'accord du 29 avril 2024. Les salariés du secteur privé, dont les impôts financent en partie cette «générosité» de l'Etat envers ses employés, devraient envier leurs collègues du public.
Le Maroc consacre chaque année en moyenne 10,8% de la richesse qu'il produit (PIB) à la rémunération de ses fonctionnaires. Cette part avait atteint un pic de 11,59% en 2020, année où le PIB avait enregistré une contraction à la suite de la pandémie de covid-19.
60% des dépenses de fonctionnement vont aux salaires
Les salaires, auxquels il faut ajouter les cotisations à l'assurance-maladie et aux régimes de retraite, absorbent 60% des dépenses de fonctionnement de l'Etat et, surtout, plus de la moitié des recettes ordinaires du budget, soit 52% du total.
À ce niveau, les marges en matière d'investissement sont limitées, concède le ministère des Finances. L'essentiel de l'effort d'investissement public est porté par les entreprises publiques. Entre 2014 et 2024, les dépenses du personnel de l'Etat ont augmenté de 40%, passant de 115,42 MMDH à 161,62 milliards. Pour se rapprocher un peu plus de la sincérité des comptes, ce n'est qu'en 2019 que la rubrique «Dépenses de personnel» a intégré les charges sociales au titre de la part patronale, logées auparavant dans «Autres biens et services».
Cette régularisation comptable a été adoptée sous la pression «amicale» de bailleurs de fonds. Elle est intervenue trois ans plus tôt avec la fin d'une vieille mauvaise habitude de l'Etat-employeur qui consistait à accumuler des impayés de cotisations sociales. Ceci fragilisait les organismes de prévoyance sociale, notamment la Mutuelle des mutuelles des agents de l'administration publique, l'ex-Cnops.
Depuis, le Trésor s'est discipliné, réglant, comme n'importe quel employeur, les cotisations d'assurance-maladie et de retraite dans les délais réglementaires. Peu importe le niveau de la croissance, la pression à la hausse sur les salaires de la Fonction publique ne faiblit pas, amortie, il est vrai, par une embellie exceptionnelle des recettes fiscales. Les employés de l'Etat bénéficient mécaniquement d'une revalorisation inhérente au statut de la Fonction publique et à la myriade des sous-statuts catégoriels.
Au dernier décompte, il en existe soixante-dix-sept dans l'administration. Le changement d'échelle et le jeu d'échelons entraînent une petite augmentation sur le bulletin de paie. Cette progression à l'ancienneté existe également dans le privé mais elle est limitée à quatre paliers : 5 ans, 10 ans, 15 ans et 20 ans d'ancienneté. Cette propension à signer des chèques à chaque printemps a le don d'irriter Bank Al-Maghrib.
En gardien du temple, la Banque centrale s'est toujours montrée réservée sur ces revalorisations inconditionnelles des agents de l'Etat : «Si les augmentations salariales peuvent être justifiées, notamment au regard de la pression inflationniste de 2022 et 2023, elles devraient refléter en contrepartie une amélioration de la productivité», souligne-t-elle dans son rapport annuel.
Abashi Shamamba / Les Inspirations ECO


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