Les événements intervenus au cours de ce premier trimestre ont mis la lumière sur un risque de dépassement du taux de déficit budgétaire pronostiqué en début d'année. Un remake du scénario de l'année précédente serait très envisageable. Les événements intervenus au cours de ce premier trimestre ont mis la lumière sur un risque de dépassement du taux de déficit budgétaire pronostiqué en début d'année. Un remake du scénario de l'année précédente serait très envisageable. Le Maroc s'est fixé pour cette année un objectif de déficit budgétaire de 3,5% avec une croissance de 5% de son Produit intérieur brut (PIB). En effet selon les estimations de la loi de Finance 2011, «le déficit budgétaire résultant de l'évolution prévisible des revenus et des dépenses pour l'année 2011 s'élèvera à 3,5% du PIB». Depuis, plusieurs nouvelles données sont à prendre en considération. A savoir, les récents mouvements de contestation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, La flambée des cours mondiaux des matières premières et enfin l'attentat terroriste survenu à Marrakech la fin de la semaine dernière. Tous ces éléments feront que le Maroc dépassera certainement cet objectif de déficit budgétaire fixé en début de cette année. Rappelons, que la loi de Finance avait prévu en début de l'année 2010 un objectif de déficit budgétaire de 4% et qui a été dépassé à 4,5% avec une croissance de 4% du PIB. La cause principale de ce dérapage a été la flambée des prix des matières premières sur les marchés internationaux qui avait pénalisé lourdement les caisses de l'Etat. En effet, Les subventions de l'Etat ont marqué, l'année dernière, une forte augmentation de 104,8% à 27,2 milliards de dirhams. Ces subventions ont essentiellement couvert les produits de base, comme le gaz de cuisson, le sucre et la farine. Ces mouvements ont provoqué des troubles sociaux et des bouleversements de l'activité économique dans plusieurs pays. Pour contenir l'agitation sociale, Le Maroc, n'étant pas exclu, a décidé de relever les salaires et les retraites, accroître les autres dépenses publiques et réduire les impôts. Il faudra, bien évidemment, rajouter l'impact de ces réformes sur les budgets. D'après le ministère des Finances, «le coût des revendications syndicales serait estimé à 43 milliards de dirhams». Cependant, les dernières réunions entre le gouvernement et les syndicats ont fait état d'une éventuelle allocation de 16 milliards de dirhams pour les augmentations de salaires et les promotions au sein de l'administration publique et 7 milliards de dirhams pour une baisse éventuelle de l'impôt. Bien entendu, ces engagements seront étalés dans le temps, tout ne sera pas fait cette année. A cet effet, le gouvernement a signalé qu'il venait d'accorder aux syndicats, dans un premier lieu, une augmentation des salaires de la fonction publique de 600 DH net à partir du mois de mai. Les analystes de CDG capital estiment que le coût de cette mesure sur le budget de l'Etat lors des huit prochains mois, serait de l'ordre de 4,1 milliards de dollars en tenant compte de 851.292 fonctionnaires de l'Administration publique et Collectivités locales (chiffre de 2009). Dans un second lieu, une hausse de 15% du SMIG a été validée et ce, en 2 étapes, une première hausse de 10% prévue à compter du 1er juillet prochain et une 2e augmentation de 5% est programmée pour janvier 2012, La revalorisation de la pension minimale de retraite qui passe de 600 DH à 1.000 DH. «Cette mesure coûtera près de 1 milliard de dirhams à la CNSS». D'autres mesures ont également été validées par l'Etat, A savoir, le relèvement du quota de la promotion interne à 30% à partir de juillet 2011 et à 33% dès janvier 2012. «L'ensemble de ces mesures aurait sans doute un impact positif sur l'économie mais devrait également avoir un effet négatif sur l'inflation et la balance des paiements», ont précisé les analystes de CDG Capital. Le Maroc fait partie des pays importateurs de commodities. De ce fait, et compte tenu du renchérissement des produits alimentaires et énergétiques survenu en ce premier trimestre, la facture d'importation pour cette année devrait s'alourdir. Cela se traduira par une détérioration du solde budgétaire, selon l'ampleur des subventions. En effet, Si le cours des matières premières se maintient à son niveau actuel, les charges de compensation connaîtront un scénario plus dramatique que l'année précédente. Ils devraient largement dépasser les 17 milliards de dirhams budgétisés par la loi de Finance. Notons que le Maroc a construit son budget sur l'hypothèse de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui avait prédit «des prix stables pour 2011, à 75 dollars / baril, sur la base d'une demande modérée, des niveaux historiquement élevés des stocks». Dans ce contexte, le gouvernement marocain a décidé, le 14 février, d'une rallonge de 15 milliards de plus que les 17 milliards qu'il avait budgétisés dans la loi de Finance. Cet impact additionnel a été estimé sur la base d'un prix du baril de pétrole à 120 dollars, et porte ainsi les crédits disponibles au titre de la compensation à 32 milliards de dirhams. Donc la hausse des prix mondiaux de pétrole auront un impact important sur les finances publiques. Sans compter la hausse du cours des autres matières de base telles le sucre et le blé. Cet attentat provoquerait certainement des bouleversements dans l'activité économique du pays. L'impact financier n'a pas encore été évalué mais plus généralement, cet événement a entamé la confiance des investisseurs et nui au tourisme ainsi qu'à l'investissement direct étranger dans le pays ce qui se répercutera certainement sur les recettes fiscales de l'Etat , notamment au niveau des impôts indirects. . Puisque même la disparition de Ben Laden n'a pas diminué le risque terroriste, au contraire, il y a des chances qu'elle l'accroisse. «La menace n'a pas disparu», a noté Phil Flynn, de PFG Best. La CIA a de son côté, prévenu qu'elle était «presque certaine» que des terroristes tentent de venger Oussama Ben Laden. Les talibans au Pakistan ont d'ores et déjà averti qu'ils attaqueraient le président pakistanais Asif Ali Zardari.