La création contemporaine a de beaux jours devant elle. Les artistes marocains s'exportent bien à l'étranger et c'est à travers le voyage qu'ils gagnent à affirmer un style, une activité, une création et surtout une reconnaissance. Ils sont passionnés et elles sont très créatives quand l'occasion se prête à s'exprimer avec leur corps. La danse contemporaine les a réunis et des émotions et techniques de toutes les danses ont forgé des chorégraphies qui se respectent. Ahlam El Morsli, voilà un nom qui donne déjà à rêver. Elle est directrice artistique et chorégraphe interprète. Elle est danseuse et chorégraphe alors qu'elle était destinée à devenir secrétaire. Du haut de ses 27 ans, elle signe déjà des créations, toutes porteuses de faiblesses, d'erreurs et d'aveux. Et donc de vie à travers les sens. Que des signes, beaucoup de sens C'est par 40 minutes de recherche artistique, d'expérimentation du mouvement qu'Ahlam El Morsli signe cette création. En banalisant les distances géographiques, pourvu qu'elle soient sources de rencontres et de richesse. Elle accorde toute son attention au développement de la liberté gestuelle, dégageant par là le fond de l'émotion et la force de l'énergie. Marocains, Nigériens, Sénégalais, Burkinabais et Français ont créé, avec leur corps et leur talent «Signes et Sens». Le fruit d'une rencontre physique qui a eu lieu en 2008 à l'occasion du festival Action Danse, rencontre de danseurs de différentes nationalités, venus majoritairement d'Afrique. L'objectif de base était de promouvoir l'expression de la danse contemporaine dans le paysage artistique de tout un continent. Sans différence sexiste, une symbiose à travers la rencontre des corps les invite à exister, ensemble, le temps d'une danse. Un spectacle à voir de très près aux instituts français de Fès (19 janvier), de Rabat (20 janvier), de Casablanca (le 22 janvier), et à l'évènement «On marche» à Marrakech (le 26 janvier 2010). Les rêves d'Ahlam Quelques années auparavant, Ahlam El Morsli était encore craintive, déprimée, mais décidée à vivre sa passion pour la danse. L'envie d'accéder à la création a dépassé en elle toute pression sociale qui l'aurait éloignée du besoin pressant de danser. Aujourd'hui, la carrière de la jeune chorégraphe prend forme. Elle a participé novembre dernier, à la 3e édition de la Plateforme internationale de danse contemporaine au Festival Kinani de Maputo, au Mozambique. Bon voyage !