Les portails d'information sur le web puisent la grande partie de leurs news sur les colonnes de la presse écrite. Souvent sans débourser le moindre centime. Le phénomène prend de plus en plus d'ampleur. Pas mieux qu'une étude pour évaluer de près cette tendance lourde. La dernière en date est à l'actif du centre américain spécialisé dans le domaine de la presse «Pew Research Center». Dévoilé le 11 janvier, ce rapport révèle que «95% des actualités diffusées sur les sites d'informations proviennent des médias traditionnels principalement des journaux». Cette étude conclut que «ces informations sont remises à l'ordre du jour et revues en fonction de l'angle du média». À en juger par les résultats de ce rapport, «les publications généralistes génèrent à elles seules, 48% des nouvelles et 13% en ce qui concerne les journaux spécialisés en droit ou en business». L'enquête en question fait remarquer que malgré «la réactivité évidente de ces médias informatiques, la qualité de l'information n'est pas au beau fixe. Et les internautes se retrouvent souvent face aux mêmes dépêches d'agences de presse sur des sites Internet différents». Le «Pew Research Center», attire l'attention sur le fait que «les médias traditionnels apportent une information plus complète et avec le recoupement et la profondeur nécessaires». Le cas du Maroc Le constat de ce centre américain s'applique vraisemblablement au Maroc. En dépit de l'absence d'études dans ce domaine, il n'en reste pas moins que les internautes nationaux ont souvent droit à la même information éditée par les médias classiques. Si ces portails web citent la source du contenu mis en ligne, cet acte de «bonne foi» est loin de calmer les ardeurs de certains patrons de journaux, qui qualifient leur attitude de pillage d'infos. Chez nous, la polémique autour de cette pratique n'a pas encore pris la forme d'une guéguerre. Dans d'autres pays, celle-ci prend des proportions assez inquiétantes, à tel point que le magnat Rupert Murdoch a menacé de supprimer le contenu de ses supports de Google News. Du coup, le géant de la recherche sur Internet a été obligé de tendre la main aux éditeurs de presse. Le groupe propose aux éditeurs qui le souhaitent de limiter la navigation gratuite à cinq articles par jour et par internaute sur son service Google News.