À travers le projet Switch2ce, la région de Casablanca-Settat entend hisser le recyclage du PET au rang de solution industrielle viable, en intégrant une dimension sociale souvent négligée. L'économie circulaire s'impose comme un levier stratégique pour le Maroc, et Casablanca-Settat entend s'y inscrire avec méthode. Aux côtés de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), la région a engagé une dynamique où l'innovation sur le plan industriel et la responsabilité sociale convergent vers un même objectif. Finalité recherchée : transformer la gestion des déchets plastiques en un circuit structuré, où collecte, recyclage et réintégration dans la chaîne de valeur constituent un écosystème cohérent. Telle est en tout cas la vocation du Switch2ce, soutenu par l'Union européenne et la Finlande. Ce projet s'aligne sur la Stratégie nationale de réduction et de valorisation des déchets (SNRVD) et prolonge le partenariat vert signé avec Bruxelles en 2022. L'initiative repose sur un modèle industriel pensé pour être dupliquer. Equatorial Coca-Cola Bottling Company (ECCBC) a pris part au projet en s'intégrant directement à la chaîne de valeur. L'enjeu dépasse le cadre institutionnel, il s'agit de prouver qu'un système de recyclage en circuit fermé peut fonctionner sur le plan économique. Les bouteilles en PET collectées ne sont plus considérées comme des déchets, mais comme une ressource réinjectée sous forme de rPET. Pour y parvenir, le projet mise sur une logistique optimisée, une meilleure traçabilité et un réseau de collecte structuré, autant de leviers nécessaires pour ancrer durablement ce modèle. L'accord signé ne se limite pas à une approche technique. Il entend structurer un secteur où les collecteurs de déchets, encore en grande partie, opèrent dans l'informel. Leur reconnaissance progressive passe par la formation et l'intégration de leur activité dans un cadre plus organisé, un enjeu souvent laissé en marge des stratégies de recyclage.
Parallèlement, un effort de sensibilisation vise entreprises et citoyens afin d'ancrer des pratiques de tri et de recyclage qui dépassent le simple affichage d'intentions. La candidature du Maroc à la Coupe du monde 2030 confère une portée supplémentaire à cette initiative, la durabilité étant désormais un enjeu stratégique. Casablanca cherche à s'affirmer comme une référence en Afrique en conciliant développement économique et transition écologique. L'impact réel de cette démarche dépendra de sa mise en œuvre et de sa capacité à dépasser le stade des intentions.
