Si le troisième trimestre a connu une montée en flèche des importations de céréales et légumineuses, la période de juin à octobre 2024 confirme certes cette tendance mais à un rythme moins soutenu. Quant aux prix du blé tendre, une stagnation est observée sur le marché international avec, toutefois, des perspectives à la baisse. Jamais les temps n'ont été aussi durs pour le Maroc qui traverse actuellement une situation particulièrement difficile en termes de rareté de l'eau. Même durant les pires années de sécheresse que le pays avait connues auparavant, le secteur agricole n'avait pas autant souffert. Une situation qui a été exacerbée avec la succession des années de sécheresse, poussant le Royaume à revoir ses calculs, notamment en matière de sécurité alimentaire. Le fait est que la production céréalière n'a cessé de dégringoler, atteignant désormais ses niveaux les plus faibles. Ceci implique que le renforcement du volume des importations en céréales s'impose afin de subvenir aux besoins de la population. Dans le même sens, les dernières prévisions du FAO avaient tablé sur un accroissement des importations de blés en 2024, à 7,5 millions de tonnes. Une hausse continue À fin octobre 2024, le volume des importations de céréales continue de suivre une tendance haussière. En effet, les dernières données de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL) indiquent que du 1er juin au 31 octobre de cette année, le taux de variation des importations affiche une évolution à deux chiffres pour la quasi-totalité des produits. Ainsi, pour le blé dur, la quantité importée durant cette période est de l'ordre de 363.323 tonnes, soit une augmentation de 69% par rapport à la campagne précédente, ce qui représente la hausse la plus significative au niveau de tous les segments de produits. Même constat pour le blé tendre dont l'évolution a été estimée à 15% pour une quantité estimée à 1.953 074 tonnes. Le blé fourrager a également connu un mouvement des importations à la hausse de 50%. De plus, les importations de maïs ont grimpé de 30%. Seul l'orge a vu ses importations reculer pour enregistrer une baisse de 28%. Au total, les importations de céréales ont grimpé de 16% pour une quantité globale de 4.106.930 tonnes. Pour les légumineuses, les produits les plus importées ont été les tourteaux de soja, la pulpe de betterave, les tourteaux de tournesol, le son de blé, et les tourteaux Colza, avec des évolutions respectives de 62%, 22%, 31%, 37% et 26%. Des proportions qui demeurent en recul par rapport au troisième trimestre 2024. En revanche, les importations de graine de soja et de gluten de maïs ont drastiquement baissé (-61% et -78%). Une légère baisse a été constatée par ailleurs au niveau des importations de la coque de soja. Les importations des produits dérivés s'est accrue de 18% pour une quantité de 1.040.302 tonnes. Globalement, la quantité de céréales importées, toutes variétés confondues, s'est élevée à 5.147.232 tonnes, en progression de 17%. Un stock suffisant À noter que les statistiques montrent que la même tendance se dégage durant les 10 premiers mois de l'année. Le volume global s'est ainsi situé à 10.800.264 tonnes, soit une progression de 13% par rapport à la campagne 2023. Cependant, le blé dur aurait grimpé de 30%. Les importations d'orge et de maïs ont respectivement progressé de 25% et 37%. Par ailleurs, un recul a été observé au niveau des importations de graine de soja (-37%). Il en est de même pour le gluten de maïs (-45%). Côté prix, le blé tendre affiche une stagnation. «Nous continuons à nous approvisionner au même niveau de prix. Toutefois, nous restons légèrement au-dessus des 270 dirhams le quintal sortie port (de 10 à 15 DH). Une restitution à l'importation reste cependant assurée par l'Etat. En revanche, le prix pourrait éventuellement tendre à la baisse en raison de récoltes suffisamment abondantes. D'ailleurs, nous sommes dans l'attente des récoltes de l'Amérique du Sud, lesquelles peuvent faire fléchir le marché», précise Omar Yacoubi, président de la FNCL. Pour ce qui est des prix, on observe sur le marché international une stagnation notamment pour le blé tendre, l'orge et le maïs. Néanmoins, la FNCL souligne que les importations de blé tendre se situent quasiment au même niveau, soit 450.000 tonnes par mois afin de répondre aux besoins du marché national. Quant au stock, il est de 1.575.000 tonnes, ce qui permet de couvrir les besoins durant 3,5 mois. Omar Yacoubi Président de la FCNL «Nous continuons à nous approvisionner au même niveau de prix. Toutefois, nous restons légèrement au-dessus des 270 dirhams le quintal sortie port (de 10 à 15 DH). Une restitution à l'importation est cependant assurée par l'Etat. En revanche, le prix pourrait éventuellement tendre à la baisse en raison de récoltes suffisamment abondantes. D'ailleurs, nous sommes dans l'attente des récoltes de l'Amérique du Sud lesquelles peuvent faire fléchir le marché». Maryem Ouazzani / Les Inspirations ECO