Les mauvaises performances de lactuelle campagne agricole au Maroc ayant abouti à des récoltes au-dessous de la moyenne, avec 36 millions de quintaux, devraient inciter le pays à importer davantage de létranger. Le chiffre préliminaire serait de lordre de 5,6 millions de tonnes. Les besoins en importations seront donc très importants lors de la prochaine saison. Les estimations préliminaires du ministère de lAgriculture, du développement rural et des pêches maritimes tablent sur les quantités qui suivent : 2,9 millions de tonnes pour le blé tendre, 0,7 million de tonnes pour le blé dur, 0,8 million de tonnes pour lorge et 1,2 million de tonnes pour le maïs, soit une importation totale de 5,6 millions de tonnes. Le marché dimportation des céréales au Maroc pour la prochaine campagne est estimé à plus de 600 millions de dollars. La prochaine saison, lOffice national interprofessionnel de céréales et légumineuses (ONICL) devrait procéder aux importations par voie dappel doffres pour combler les besoins de la farine nationale de blé tendre (FNBT, farine subventionnée). La campagne de collecte de la production locale pour cette saison ne devrait pas dépasser le mois de juin, vu son faible volume de production. Par pays dorigine, le Maroc importe essentiellement de lUnion européenne avec qui il est lié par un accord dassociation et les Etats-Unis avec un accord de libre-échange. Lors de la campagne 2004-2005, le Maroc a importé 1,13 million de tonnes de céréales de France (28% des importations totales), 8,6 millions de tonnes des Etats-Unis (22% des importations totales) et 6,1 millions de tonnes dArgentine (15% des importations totales). Le reste des importations vient du Canada, de la Russie, de lUkraine et de lAustralie (Voir tableau). Pour ce qui est des accords préférentiels et des quotas, la formule win-win, conclue avec les Européens, a permis daugmenter le contingentement des tomates marocaines destinées au marché européen qui est arrivé dès lors à 225.000 tonnes. En échange, le Maroc devrait importer du blé de lUE, notamment de France. Le volume des importations marocaines serait en fonction des résultats de la campagne agricole sur la base dune récolte inférieure à 2,1 millions de tonnes de blé tendre. Ce qui est le cas de lactuelle campagne avec 1,7 million de tonnes de blé tendre. Les quotas maximum en blé tendre importé de lUE sont estimés à 1.060.000 tonnes. Avec les Etats-Unis, laccord de libre-échange a prévu un quota de blé tendre de 700.000 tonnes. Mais, le volet agricole de cet accord nest pas encore opérationnel. A la Fédération nationale des céréales et des légumineuses (FNCL), on déplore « le manque de visibilité dans ce sens. Car les contrats dachat à létranger de céréales sont négociés à lavance en ce qui concerne les prix et les délais de livraison et le moindre incident ou événement peut perturber le marché et renchérir les cours par la suite». Du côté du département de tutelle, on évoque notamment à ce sujet «les points de désaccord avec les Américains sur plusieurs volets de lALE». Pour ce qui est des minoteries industrielles, elles préfèrent lécrasement du blé importé (jugé de bonne qualité) au blé local qui est réservé à la minoterie artisanale. Au niveau de la commercialisation de la production locale, jusquau 15 mai 2005, le cumul de la collecte des céréales est denviron 1,86 million de tonnes. Le blé tendre est la principale céréale collectée avec 98%. Il correspond aussi à 41% de la production céréalière. Loffre de blé tendre à lONICL sest élevée à 1,26 million de tonnes. Ceci représente 98% des quantités collectées dans le circuit industriel par les organismes stockeurs.Depuis la date darrêt des offres, lintervention des minoteries a porté sur 84% de la collecte totale de blé tendre. Pour la campagne 2004-2005, les prix du blé tendre sont en général en deçà de ceux de la campagne précédente. Les prix des orges de la production nationale sont largement supérieurs à ceux observés pour les orges dimportation qui se traitent au niveau du port de Casablanca à un prix moyen de 190 DH/q. Au 15 mai 2005, les importations (arrivages) de cette céréale ont porté sur environ 3,7 millions de quintaux contre 1,4 million de quintaux la campagne précédente à la même date. Pour les légumineuses, la collecte est en baisse par rapport à la campagne précédente sauf pour les fèves dont loffre a sensiblement diminué. Les prix moyens observés à léchelle nationale sont relativement élevés par rapport à la campagne précédente.