* Les importations sont en nette baisse par apport à l'année dernière. * Le blé tendre et le maïs, principales céréales importées. * L'opération de collecte a suscité la grogne des professionnels. Malgré les bonnes performances de l'actuelle campagne agricole (l'une des meilleures depuis dix ans avec une récolte de 86 millions de quintaux), le Maroc devrait importer près de 40 millions de quintaux de céréales pour combler ses besoins de consommation. Ces importations concernent essentiellement le blé tendre et le maïs. Les quantités importées de blé dur seront en net recul par rapport à l'année dernière vu les moissons réalisées et la tendance à l'autosatisfaction pour l'actuelle saison. Alors que pour l'orge, on note toutefois un excédent. Mais les minotiers préfèrent les céréales importées qui sont de bonne qualité et pouvant fabriquer de bons produits. Le marché des importations est estimé cette année à près de 200 millions de dollars. Les céréales importées proviennent essentiellement des Etats-Unis et de la France. Sur le marché intérieur, la campagne de collecte se poursuit. Selon le département de l'Agriculture, cette campagne va s'étaler jusqu'à septembre prochain pour permettre aux agriculteurs d'écouler leur récolte dans de bonnes conditions, en leur garantissant surtout un prix de vente de 250 DH le quintal pour le blé tendre. Plus de dix millions de quintaux de blé tendre ont été commercialisés à fin juin. Et la collecte approche les 12,5 millions de quintaux fixés par l'Office national interprofessionnel de céréales et légumineuses (ONICL). Les quantités sont en hausse de 35 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années et de 78% par rapport à 1996. Ce volume collecté est fixé à des prix variant entre 227 et 255 DH/quintal. Les prix sont en baisse par rapport à la campagne précédente. «Certains agriculteurs qui avaient des besoins pressants en trésorerie ont dû vendre en deçà des prix fixés par l'Etat», a indiqué le président d'une association agricole qui a requis l'anonymat», et de préciser que «l'Etat n'a pas les moyens pour contrôler et imposer le prix fixe. Ce sont les intermédiaires et les commerçants qui en profitent. Alors que les grands perdants sont les agriculteurs et les consommateurs. Il est nécessaire de libéraliser la filière dans son intégralité». Pour rappel, l'ONICL a procédé à partir de cette saison aux collectes par voie d'appel d'offres pour combler les besoins de la farine nationale de blé tendre (FNBT, farine subventionnée). Un prix de référence a été fixé à 250 DH et une marge pour le commerçant de 8,8 DH. Le transport est à la charge des collecteurs qu'ils soient commerçants ou coopératives. La circulaire établissant le nouveau système a suscité la grogne de certains opérateurs. Elle n'a été diffusée que le 17 mai 2006 et le cahier des charges n'a été remis aux professionnels que le 1er juin 2006, alors qu'ils avaient démarré l'opération de collecte. Les coopératives céréalières ont refusé d'y adhérer, ce qui a perturbé pour un temps le circuit et entraîné le recul des prix dans le marché. «Parmi les mesures de réformes que l'Etat devrait revoir, figure le système de subventions car il affecte les deniers publics sans une contrepartie tangible», a indiqué un responsable de coopérative. Au niveau du département de tutelle, un autre discours est véhiculé : «les buts attendus du soutien de l'Etat à la commercialisation du blé tendre se consolident progressivement». L'administration s'est contentée d«inviter l'ensemble des opérateurs de la filière céréalière à poursuivre leurs efforts et à mobiliser les moyens d'action nécessaires afin de dynamiser davantage le marché et permettre, ainsi, une meilleure valorisation de la production nationale». Il est à signaler que la collecte est répartie entre les commerçants de grains (68 %), les coopératives (21 %) et les minoteries (11 %). En ce qui concerne la répartition régionale de la collecte, la région de Fès-Boulmane occupe, comme à l'accoutumée, la première place, avec près du tiers de la collecte globale du blé tendre, suivie des régions du Grand Casablanca et des Doukkala-Abda, qui ont réalisé des parts respectives de l'ordre d'un huitième chacune. En matière d'importation, la formule win-win conclue avec les Européens a permis d'augmenter le contingentement des tomates marocaines destinées au marché européen qui a atteint dès lors 225.000 tonnes. En échange, le Maroc devrait importer du blé de l'UE, notamment de la France. Le volume des importations marocaines serait en fonction des résultats de la campagne agricole sur la base d'une récolte inférieure à 2,1 millions de tonnes de blé tendre. Ce qui n'est pas le cas de l'actuelle campagne avec 3 millions de tonnes de blé tendre. Les quotas maximum en blé tendre importé de l'UE sont estimés à 1.060.000 tonnes. Avec les Etats-Unis, l'accord de libre-échange a prévu un quota de blé tendre de 700.000 tonnes.