est le fils de Habiba Hantout, regrettablement disparue cette année. C'est lui qui, avec son épouse, a mené à bien ce projet muséal qui vient enrichir la médina de Marrakech. Comment a travaillé votre maman ? Il y a 40 ans, elle a décidé de se lancer dans une recherche approfondie. Comme elle était documentaliste, à Madrid, elle est beaucoup allée en bibliothèque, mais aussi sur le terrain, notamment dans l'Atlas. Elle est partie voir les Anciens, pour qu'ils partagent avec elle leurs savoirs, leur mémoire et leurs coutumes. Elle a exploré la culture amazighe. Etait-elle couturière de profession ? Pas du tout, puisqu'elle était documentaliste. Mais elle avait un don particulier. Un don du ciel. Elle était peintre, aussi, d'ailleurs. Elle a donc décidé de faire ces miniatures, en allant à la rencontre des artisans, qu'ils soient couturiers ou bijoutiers. Car elle a travaillé sur les bijoux aussi. J'ai aujourd'hui 52 ans, mais elle a commencé lorsque j'avais 10 ans. Quand je rentrais de l'école, je demandais à chaque fois : «Maman, qu'est-ce que tu as fait aujourd'hui ?». J'ai appris la géographie du Maroc comme ça ! Pourquoi avoir conçu ce musée ? Avec mon épouse, nous avons voulu montrer le travail de ma mère et rendre hommage aux grands artisans marocains. Pour mieux faire connaître notre histoire, ce musée s'imposait. Les lundis matins seront réservés aux visites scolaires, afin que les plus jeunes bénéficient de visites et d'explications dans de bonnes conditions. Le bâtiment, du 17e siècle, n'est pas immense, mais très adapté aux miniatures. La médina de Marrakech est un trésor architectural merveilleux, lui aussi dû aux artisans, et il est heureux que ses habitants en prennent grand soin maintenant. Murtada Calamy / Les Inspirations ECO
