Un contrat d'une valeur de 120 millions de dirhams accordé par l'Agence de Développement du Digital (ADD) à une entreprise marocaine basée à Rabat a suscité une vague de critiques dans les milieux professionnels. Le projet porte sur l'organisation de l'événement « GITEX Africa 2025 », prévu du 14 au 16 avril 2025 à Marrakech. L'affaire a suscité de nombreuses critiques quant à l'éligibilité de la société pour réaliser un projet de cette ampleur, d'autant plus que l'entreprise n'a commencé à organiser des événements qu'en juillet 2023. Cela a conduit de nombreux professionnels à remettre en question leur capacité à mettre en œuvre le projet conformément aux normes internationales. L'ADD avait lancé un appel d'offres pour ce contrat à la fin août 2024, mais l'annonce des résultats a soulevé des questions concernant la rapidité du processus. Selon des sources proches du dossier, l'évaluation des offres techniques n'a pris qu'environ 40 minutes, bien que certaines entreprises aient fourni des dossiers techniques détaillés de plus de 500 pages. Cette rapidité d'évaluation a déçu les entreprises concurrentes, en particulier celles qui ont une vaste expérience de l'organisation de manifestations internationales de ce niveau. D'autre part, les préoccupations quant à la capacité de l'entreprise gagnante à exécuter la tâche ont augmenté après que les rapports financiers ont révélé que sa situation financière était modeste. Les documents comptables pour 2022, vus par Hespress, ont révélé que la société ne dispose pas de ressources financières suffisantes ou d'une équipe spécialisée dans l'organisation d'événements majeurs, renforçant ainsi les doutes quant à son éligibilité. La société n'était pas connue pour organiser des événements avant cette transaction, ce qui a soulevé des doutes quant à la possibilité d'une relation antérieure entre elle et l'Agence marocaine de développement numérique. Cette prétendue relation a été renforcée par l'acquisition d'un autre contrat de l'ADD peu avant, ce qui a soulevé des questions supplémentaires sur les critères d'octroi des appels d'offre, en particulier dans le cas de l'exclusion d'autres entreprises expérimenté dans ce domaine.