Le Maroc s'engage résolument en faveur de la réalisation de ports zéro carbone, une étape majeure dans sa transition énergétique. Une étude de faisabilité, co-présidée par les ministres de l'Equipement et de la Transition énergétique, explore la production et l'exportation de combustibles sans carbone pour les navires. Le Maroc franchit une étape majeure dans sa transition énergétique en s'engageant pour la construction de ports zéro carbone. Un atelier national de clôture de l'étude de faisabilité initiale sur la production, le stockage, la fourniture et l'exportation de combustibles sans carbone vers les ports marocains a été co-présidé par Nizar Baraka, ministre de l'Equipement et de l'eau, Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable et Ahmadou Moustapha Ndiaye, directeur régional de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte. Cette initiative, qui a réuni les principaux acteurs de l'écosystème portuaire, notamment MASEN et l'IRESEN, ainsi que les autorités portuaires, vise à positionner le Maroc en tant que leader dans la décarbonation du transport maritime. Des ports marocains propulsés vers le futur énergétique Selon Nizar Baraka, la transition vers des ports zéro carbone représente à la fois un défi et une formidable opportunité de renforcer leur rôle en tant que centres énergétiques et logistiques de premier plan. Le ministre a souligné l'importance stratégique du secteur maritime dans le commerce international, rappelant que 96% des échanges extérieurs transitent par la voie maritime. «Cette étude confirme le potentiel du secteur portuaire à jouer un rôle crucial dans l'élimination du carbone du transport maritime», a-t-il affirmé. L'étude de faisabilité se penche sur des solutions concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des navires, notamment grâce à l'utilisation de carburants alternatifs tels que l'ammoniac et l'e-méthanol, à un approvisionnement en électricité propre et à une optimisation de la gestion de l'accostage. Une refonte de l'industrie maritime et une opportunité économique Le passage aux carburants sans carbone, tel que préconisé par Baraka, entraînera une profonde transformation de l'industrie maritime et des systèmes logistiques mondiaux. «Cette transition conduira à une refonte de l'industrie maritime et de tous les systèmes de logistique mondiale», a-t-il déclaré. L'étude explore également les aspects techniques et économiques de la production d'énergie verte destinée à alimenter les navires en carburant vert et à l'exporter via les ports marocains. Plusieurs sites portuaires sont étudiés, notamment Tanger Med, Jorf Lasfar, Mohammédia et la région de Tan-Tan. Ces projets ambitieux ouvrent des perspectives économiques prometteuses pour le Maroc, en plaçant le pays à l'avant-garde de la production et de l'exportation d'énergies vertes. Un cadre réglementaire et des investissements pour une transition durable Fort des résultats de cette étude de faisabilité, des mesures opérationnelles seront mises en place pour accompagner la transition énergétique des ports nationaux. Une feuille de route, élaborée en collaboration avec les autorités portuaires et différents partenaires, guidera la mise en œuvre de ce projet stratégique. Pour garantir la compétitivité et la durabilité des ports concernés dans cette nouvelle ère énergétique, un cadre réglementaire sera développé et des investissements publics et privés seront mobilisés. L'objectif est de créer un écosystème favorable à l'émergence d'une industrie portuaire verte et performante. Un engagement fort pour une économie verte et durable L'engagement du Maroc en faveur d'une transition énergétique juste et durable se concrétise à travers ce projet ambitieux. En misant sur la décarbonation de son secteur maritime, le pays confirme sa volonté de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique. Cette initiative s'inscrit pleinement dans la stratégie nationale de développement durable et dans les engagements internationaux du Royaume en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO