Hammouchi reçoit le responsable du renseignement à la Garde civile espagnole    Code de procédure pénale : Le CNDH présente plus de 100 recommandations    Manœuvres navales coordonnées en Méditerranée : la frégate marocaine Mohammed VI intégrée au groupe aéronaval Charles-de-Gaulle    Sols et plantes : OCP Nutricrops, ARVALIS, Intercéréales et UM6P joignent leurs forces    Dr. Kaushik Majumdar : "L'APNI accompagne les agriculteurs dans l'optimisation de leurs rendements et rentabilité"    Le Crédit Agricole du Maroc a organisé le 22 avril 2025 une rencontre B2B entre entreprises Françaises et Marocaines lors du SIAM 2025    Inwi accélère la démocratisation de la fibre au Maroc avec la gamme la plus complète du marché    Maroc – Arabie Saoudite : Les accords en matière pénale approuvés    Le cardinal Sarah sera-t-il le tout premier pape d'Afrique subsaharienne ?    Reprise des travaux de la commission parlementaire sur le Plan Maroc Vert après une longue vacance    IAM 2025 : Maroc Telecom dévoile ses dernières solutions Agritech    Un ressortissant français interpellé à Mohammedia, soupçonné de produire des contenus illicites    Lancement d'une campagne nationale pour une éducation égalitaire au Maroc    Jidar : Dix ans et toujours le mur-mure des talents !    SIEL : le CSPJ lance une plate-forme numérique dédiée à l'information juridique    Un pâtissier marocain bat le record du plus long fraisier du monde: 121,88 mètres    Real Madrid : Le Marocain Anas Laghrari, homme de l'ombre et bras financier de Pérez (Marca)    Marathon de Boston. Lokedi et Korir signent un doublé kenyan historique    Crise libyenne: Les ministres arabes des AE réaffirment la centralité des Accords de Skhirat    Initiative triple A. L'Afrique s'unit pour son agriculture    Elon Musk s'éloigne du gouvernement de Donald Trump pour s'occuper de Tesla    SIAM 2025. La Côte d'Ivoire présente ses opportunités d'investissement agricoles    Akdital Innove en Santé : Une Nouvelle Ère Technologique se Dessine au Maroc    Visa Schengen : TLScontact simplifie le renouvellement dans certaines villes    Al Akhawayn se mobilise pour la 24ème édition du Fun Run à Ifrane    Jordanie . Les Frères musulmans interdits, leurs biens saisis    Al Ahly sans Yahia Attiat-Allah face aux Sundowns, retour prévu dans deux semaines    Arabie Saoudite : Un deal à 300 millions d'euros proposé à Raphinha    Le Printemps Musical des Alizés 2025 : Johannes Brahms à l'honneur    Marrakech : Le caftan et la gastronomie à l'honneur au musée de l'Art culinaire marocain    Togo. Le marché international de l'artisanat est ouvert    1⁄2 Finale. Coupe d'Italie : Inter Milan vs AC Milan, ce soir    Leadership africain en IA : quelle trajectoire pour le Maroc ? – Une lecture stratégique du modèle français de Villani    Quand la nation est sapée de l'intérieur : des Marocains offrent les cartes du Royaume à ses adversaires    La presse italienne met en lumière le soutien croissant de l'Espagne et de la communauté internationale à l'initiative d'autonomie au Sahara marocain    Le PJD ouvre les portes de son congrès à "Hamas", ignorant les voix critiques    Liga /J33: Le Barça, victorieux mardi, met la pression sur le Real qui joue ce soir    PL : City file vers l'Europe !    Eloge d'Aimé Césaire    Patrimoine : vers une reconduction américaine de l'accord de protection des biens culturels marocains    Economie nationale : l'inflation fait de la résistance    Quand les navires parlent... la mer révèle ce que cachent les slogans du régime algérien    "Le navire de l'hypocrisie" : De Béjaïa à Ashdod... Quand les slogans de la "résistance" sombrent dans la mer des intérêts    Le Caire : Le Maroc prend part à la 163e session du Conseil de la Ligue arabe    Paiements mobiles : Maroc Telecom et Visa s'allient pour doper les transactions en Afrique    Le Chef du gouvernement lance la session d'avril du dialogue social    Tunisian fugitive wanted by France arrested at Casablanca Airport    CAN U20: Le programme officiel dévoilé    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Dématérialisation des certificats d'origine : un pas de plus vers la concrétisation de la ZLECAF
Publié dans Les ECO le 24 - 06 - 2024

L'Administration des douanes et impôts indirects annonce la mise en place de la dématérialisation des certificats d'origine pour les exportations vers les pays membres de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), facilitant ainsi les échanges commerciaux intra-africains. Détails.
L'Administration des douanes et impôts indirects (ADII) franchit une nouvelle étape dans la mise en œuvre de l'Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Par la circulaire n°6574/233 du 14 juin 2024, l'ADII annonce la dématérialisation de la délivrance des certificats d'origine pour les exportations marocaines vers les Etats parties à cet accord commercial régional majeur.
Conformément aux dispositions de la ZLECAF, les produits originaires échangés doivent être couverts par un certificat d'origine conforme au modèle conventionnel. Dans cette optique, le Maroc a entamé la digitalisation de ce processus, s'inscrivant ainsi dans la stratégie de dématérialisation des procédures douanières engagée par l'ADII.
L'avantage d'un environnement familier
Dorénavant, les exportateurs marocains ou leurs représentants habilités devront établir leurs demandes de certificats d'origine via le système BADR, lors de l'établissement de la déclaration d'exportation. Ceci présente l'avantage de s'inscrire dans un processus familier, limitant ainsi les perturbations et facilitant l'adoption par les utilisateurs. Toutefois, des adaptations spécifiques ont été apportées pour prendre en compte les exigences de la ZLECAF.
En effet, le système BADR intègre désormais des fonctionnalités dédiées à la saisie des informations requises pour les certificats d'origine conformes au modèle conventionnel de l'accord commercial régional. Concrètement, lors de l'établissement de la déclaration d'exportation, les exportateurs ou leurs représentants devront renseigner les données supplémentaires nécessaires à l'obtention du certificat d'origine ZLECAF. Certaines informations seront pré-remplies automatiquement à partir des éléments déjà saisis dans la déclaration, tandis que d'autres devront être complémentées manuellement.
Pour ces saisies manuelles, le système proposera des listes déroulantes permettant de sélectionner les options appropriées, assurant ainsi une harmonisation des données et limitant les risques d'erreurs. Par exemple, les codes des règles d'origine spécifiques à la ZLECAF pourront être choisis à partir d'une liste prédéfinie. Cette intégration des fonctionnalités ZLECAF au sein du système BADR existant permet ainsi une continuité opérationnelle tout en répondant aux exigences spécifiques du nouvel accord commercial régional. Les exportateurs bénéficient ainsi d'un environnement familier, comme indiqué plus haut, tout en disposant des outils nécessaires pour se conformer aux règles de la ZLECAF de manière dématérialisée et harmonisée.
Mise à disposition d'un guide utilisateur détaillé
Pour accompagner cette transition numérique, l'ADII dit avoir mis à disposition des exportateurs des guides utilisateurs détaillés sur ses plateformes en ligne, leur permettant de se familiariser avec les nouvelles procédures liées à la demande dématérialisée du certificat d'origine. Bien que la dématérialisation totale du processus de délivrance ne soit pas encore effective, les données saisies dans le système BADR seront éditées sur l'original du certificat d'origine suivant le modèle conventionnel de la ZLECAF. Ce document devra être signé par l'exportateur ou son représentant habilité, puis présenté au bureau d'exportation pour contrôle et visa avant validation définitive sur le système.
Cette avancée marque une étape cruciale dans l'intégration du Maroc au sein de la ZLECAF, vaste zone de libre-échange regroupant 54 pays africains et visant à stimuler les échanges commerciaux intra-africains. La dématérialisation des certificats d'origine facilite les procédures export, renforce la traçabilité des échanges et contribue à l'harmonisation des pratiques commerciales au niveau continental.
Cependant, cette transition numérique soulève également des défis en termes d'adaptation des opérateurs économiques, de formation aux nouveaux outils et de sécurisation des données. Une gestion efficace du changement organisationnel sera essentielle pour garantir une adoption réussie de ces nouvelles procédures dématérialisées.
Essor contrasté du commerce intra-africain : l'intégration régionale à l'épreuve
Porteuse d'espoirs pour une Afrique plus unie et prospère, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) vise à stimuler les échanges commerciaux entre les nations du continent. Cependant, les dernières données de la Banque africaine d'import-export (Afreximbank) dressent un tableau contrasté quant aux progrès réalisés. Avec une croissance de 7,2% en 2023, atteignant 192 milliards de dollars, le commerce intra-africain poursuit sa progression. Cette dynamique positive témoigne des efforts déployés pour renforcer l'intégration économique régionale.
Néanmoins, sa part demeure modeste à 15% du commerce total de l'Afrique, soulignant les défis persistants. Au-delà des chiffres globaux, des disparités frappantes émergent entre les sous-régions africaines. L'Afrique australe, moteur traditionnel avec 41,4% des échanges intra-africains, confirme son rôle prépondérant. Cette performance s'explique notamment par la vitalité de certaines économies régionales, entre autre celle de l'Afrique du Sud, première dans le Top 10 des contributeurs au commerce intra-africain, et l'existence d'accords commerciaux régionaux bien ancrés.
En revanche, d'autres régions peinent à tirer pleinement parti des opportunités offertes par la ZLECAF. L'Afrique de l'Ouest représente 25,7% des échanges intra-continentaux, tandis que l'Afrique centrale n'en capte que 6,6%. Ces écarts soulignent les défis liés aux infrastructures, à la facilitation des échanges et à l'harmonisation réglementaire entre les pays.
Facteurs géopolitiques et économiques mondiaux
Au-delà des dynamiques internes, le rapport d'Afreximbank met en lumière l'impact des bouleversements géopolitiques et économiques mondiaux sur le commerce africain. Les tensions liées aux conflits en Ukraine et au Proche-Orient, ainsi que le ralentissement de la croissance en Chine et dans les pays développés, ont pesé sur la demande mondiale de matières premières africaines.
Cette dépendance aux exportations de produits de base, notamment le pétrole brut représentant plus de 36% des exportations totales, fragilise le continent face à la volatilité des cours mondiaux. La baisse des prix du brut en 2023 a ainsi durement affecté les performances commerciales de pays exportateurs majeurs comme le Nigeria, l'Angola et la Libye.
Rééquilibrage des partenariats commerciaux
Parallèlement, le rapport souligne une évolution structurelle des partenariats commerciaux de l'Afrique. Traditionnellement tourné vers l'Europe, qui captait 47,8% des exportations africaines dans les années 90, le continent s'ouvre progressivement aux marchés asiatiques émergents. Ces derniers représentent désormais 26% des exportations africaines sur la dernière décennie.
Ce rééquilibrage géographique des échanges offre de nouvelles perspectives pour le continent, mais soulève également des enjeux en termes d'harmonisation réglementaire, de facilitation des échanges et de diversification des partenaires commerciaux. En définitive, malgré des progrès notables, l'essor du commerce intra-africain demeure inégal et vulnérable aux aléas extérieurs. Une intégration régionale approfondie, conjuguée à des réformes structurelles ambitieuses, sera déterminante pour concrétiser les ambitions de la ZLECAF et bâtir une Afrique économiquement forte et unie sur la scène mondiale.

Bilal Cherraji / Les Inspirations ÉCO


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.