D'éminentes personnalités internationales ont souligné, jeudi, l'importance de développer davantage les zones économiques spéciales (ZES) africaines, compte tenu de la contribution qu'elles peuvent avoir dans la mise en oeuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). S'exprimant à l'ouverture de la 5e édition de la Convention annuelle des zones économiques africaines, organisée par l'Association africaine des zones économiques (AEZO), le commissaire au commerce et à l'industrie de la Commission de l'Union africaine, Albert M. Muchanga, a indiqué que la ZLECAF, qui a fait émerger un marché d'environ 1,27 milliard de personnes, requiert des investissements massifs et des zones économiques spéciales, estimant qu'il est nécessaire de miser sur les secteurs manufacturier et agro-industriel, pour favoriser davantage le commerce africain. M. Muchanga a également salué le travail de l'AEZO devenue, sous le leadership de Tanger Med, un exemple pour le développement des zones économiques spéciales, faisant savoir que la pandémie de la Covid-19 pousse le Continent africain à adopter une nouvelle mentalité basée sur la prise de mesures concrètes pour mobiliser les investissements en provenance de l'Afrique et en dehors du Continent. Pour sa part, la ministre gabonaise en charge de la promotion des investissements, des partenariats public-privé et de l'amélioration de l'environnement des affaires, Carmen Ndaot, a affirmé que le partage d'expériences, dont le Gabon a pu bénéficier à travers l'AEZO, a contribué à positionner la zone économique spéciale de Nkok comme l'une des meilleures zones franches en Afrique. Mme Ndaot a estimé que les pays africains "auront tout à gagner" à faire entrer les zones économiques spéciales dans le vaste marché continental d'environ 1,2 milliard de consommateurs que représente la ZLECAF, en particulier dans ce contexte de relance des économies impactées par la crise sanitaire, relevant que le Gabon soutient la position de l'AEZO pour un libre accès à la ZLECAF. Quant au Président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, il a rappelé que la ZLECAF sera la zone de libre-échange la plus grande au monde, d'où les changements que le Continent est appelé à faire, notamment au niveau du secteur privé et des zones africaines économiques spéciales, relevant que les ZES pourront aider les pays africains "à se réaliser". Affirmant l'engagement de la BAD à travailler main dans la main avec les experts et décideurs politiques pour créer des ZES au profit des différentes économies, M. Adesina a mis l'accent sur le secteur de l'agro-alimentaire, qui constitue, selon lui, un grand potentiel pour l'Afrique, "d'où la nécessité d'une approche structurelle pour développer des chaînes de valeur intégrées en matière d'agrobusiness". De son côté, le directeur des investissements et des entreprises à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, James Zhan, a relevé que les ZES peuvent apporter une contribution concrète à la mise en oeuvre de la ZLECAF, soulignant la nécessité de poursuivre l'harmonisation sur le Continent en vue de faciliter les politiques des ZES. Pour Benedict Oramah, président de la Banque africaine d'import-export (Afreximbank), les ZES ont le potentiel d'attirer des investissements dans les secteurs manufacturiers africains à forte intensité de main-d'oeuvre, et d'agir en tant que pivots du développement industriel de l'Afrique, compte tenu des ressources et des avantages que présente l'Afrique. S'agissant du directeur général adjoint de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Yonov Frederick Agah, il a indiqué que dans ce contexte difficile de pandémie, la mise en oeuvre réussie de la ZLECAF pourrait contribuer à atténuer la crise économique et à mettre le Continent sur une voie commune pour une croissance renouvelée, estimant que la zone de libre-échange recèle un énorme potentiel pour stimuler le commerce intra-africain. Même son de cloche chez le directeur de la promotion commerciale et des programmes au Secrétariat de la ZLECAF, Francis Mangeni, qui a affirmé que les ZES, malgré les défis auxquels elles font encore face, jouent un rôle important notamment à travers la création de l'emploi et des chaînes de valeur globales et régionales, tout en permettant d'exploiter les marchés internationaux. Tenue en format virtuel sous le thème "la Contribution des Zones économiques dans la mise en oeuvre de la ZLECAF et le renforcement de l'intégration africaine", en marge de l'AfCFTA Business Forum, la 5ème édition de la Convention annuelle, qui connaît la participation d'experts internationaux de haut niveau, se focalise sur la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), et ce en explorant les défis et les opportunités pour les zones économiques spéciales (ZES), ainsi que la manière dont elle pourrait contribuer à générer de la croissance, favoriser l'intégration régionale et à renforcer le commerce intra-africain.