La Commission européenne va confier la construction d'une première tranche de huit ou quatorze satellites du projet Galileo, le «GPS» européen, à l'allemand OHB Technology, allié au britannique Surrey Satellite Technology Ltd (SSTL), a-t-on appris de source industrielle. «Nous ne savons pas encore s'il s'agira de 8 ou 14 satellites», a indiqué Philip Davies, un haut responsable de SSTL, par contre «certain à 100% que le consortium mené par OHB sera choisi». Il table toutefois sur la construction de 14 satellites, terminés «dans le courant 2014». Pour la construction des satellites, OHB Technology coiffe donc au poteau l'allemand Astrium (filiale du groupe européen EADS). En raison de la crise économique, Bruxelles a décidé de construire au total 22 satellites, au lieu des 26 prévus, a-t-il précisé. Le système de radio-navigation par satellite Galileo, projet technologique phare, doit permettre à l'UE de rivaliser avec le GPS américain d'ici 2013. Le projet, objet de toutes les convoitises, a été divisé en six lots. Bruxelles doit annoncer ses choix pour trois d'entre eux: la construction des satellites, l'appui en ingénierie système et les lanceurs. OHB, beaucoup plus petit qu'Astrium, avait bataillé dur pour être l'un des deux groupes à briguer le contrat. Reste que la compétition devrait rester ouverte entre les deux groupes pour les satellites restant à construire. En décembre, le patron d'EADS, Louis Gallois, avait déjà déclaré au magazine allemand Wirtschaftswoche qu'il n'obtiendrait pas l'appel d'offres pour la première tranche de satellites du système Galileo. «Bien sûr, ce n'est pas une bonne nouvelle. Nous espérons avoir du succès pour les autres tranches de satellites», a-t-il déclaré en signe de consolation. Trois offres pour un seul marché Quand l'Agence spatiale européenne avait lancé l'appel d'offres, elle avait demandé aux deux concurrents, Astrium et OHB, de déposer trois offres pour 8, 14 et 22 satellites. Les consortiums ne devaient pas dépasser un plafond de 400 millions d'euros pour 8 satellites et 680 millions d'euros pour 14 satellites. Depuis le lancement de l'appel d'offres, EADS est curieusement devenu propriétaire de Surrey Satellite Technology Ltd, vendu en 2008 par l'université de Surrey. Ce lien avec le partenaire d'OHB lui permettra de ne pas se retrouver totalement bredouille pour la première tranche. La Commission européenne annoncera en outre les détails sur les lanceurs, un segment chapeauté par l'unique spécialiste européen Arianespace. Pour des questions techniques, la mise en orbite des premiers satellites s'effectuera depuis Kourou (Guyane française) par des fusées russes Soyouz, puis dans un deuxième temps par des fusées Ariane 5. Le segment «appui en ingénierie système» devrait revenir à l'italien Thales Alenia Space (ex-Alenia), vainqueur devant le néerlandais Logica, selon une source industrielle.